Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

les dieux respirèrent cette odeur suave,
les dieux, comme des mouches, s’amassèrent au-dessus du sacrificateur.
Lorsque s’avança la grande déesse,
portant les grandes elute, chef-d’œuvre d’Anu, resplendissantes comme lui,
165 — Ces dieux, pas plus que l’ornement de mon
cou, je ne les oublierai !
Ce jour-là où je fus initié à la sagesse, je ne l’oublierai jamais ! — (je dis) :
« Que les dieux accourent à mon sacrifice,
mais que Bel ne vienne pas à mon sacrifice,
car, inconsidérément, il a fait le déluge
170 et voué mon peuple à la destruction. »
Mais lorsque Bel arriva
et qu’il aperçut le vaisseau, il fut irrité Bel
et plein d’un courroux, digne des Igigi eux-mêmes :
« Qui donc, (dit-il), a conservé la vie ?
175 Qu’aucun homme ne survive à ce désastre ! »
Ninib, ayant ouvert la bouche, parla
et dit au guerrier Bel :
« Qui donc, si ce n’est Ea, a pu faire la chose,
Ea, en effet, connaît tous les artifices. »
180 Ea, ayant ouvert la bouche, parla
et dit au guerrier Bel :
« Toi, ô chef des dieux, guerrier,
pourquoi, inconsidérément, as-tu fait le déluge ?
A l’auteur du péché, impute son péché ;
185 à l’auteur de la faute, impute sa faute.
Sois indulgent ; qu’il ne périsse pas ! Sois patient ; qu’il ne périsse pas !
Au lieu de faire le déluge,
que les lions fassent irruption et diminuent la race des hommes ;