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IV. — L’ÉCRITURE, LA LANGUE ET LA VERSIFICATION.


L’écriture, employée dans la transcription de l’épopée de Gilgamès, est l’écriture cursive ordinaire babylonienne et assyrienne. Assurbanipal, en effet, avait pris soin d’en faire rédiger plusieurs exemplaires, les uns, en caractères babyloniens, les autres, en caractères assyriens, sans doute pour les diverses catégories de lecteurs.

Le poème tout entier est conçu dans le dialecte babylonien, lequel diffère du dialecte ninivite, par la prédominance des consonnes douces (b, d, z, g), sur les consonnes fortes (p, t, s, k).

Quant à la versification, on chercherait vainement ici quelque chose, qui ressemblât de près ou de loin à la mesure et au rhythme. Le poème se compose de versets coupés en général suivant le sens, dont l’ensemble constitue une sorte de récitatif. L’allure poétique est marquée par les répétitions, qui, tantôt, forment une simple reprise, tantôt, tombent en cadence, à la manière d’un refrain. On y trouve, en outre, des traces nombreuses de parallélisme, non de ce parallélisme savant, tel