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théoses. Gilgamès, le petit-fils de Samas-napistim, avait essayé d’atteindre l’immortalité à la suite de son aïeul. Un instant, il avait tenu entre ses mains l’arbre de vie, mais, hélas ! un serpent de malheur le lui avait ravi... L’homme était condamné désormais à une destinée inéluctable.

De sa naissance à sa mort, il est en butte à la poursuite des démons, qui l’assaillent de toutes parts et le frappent de maladies étranges, auxquelles il succombe, comme Eabani, ou dont il ne se relève qu’avec peine, comme Gilgamès, à l’aide d’aliments magiques et de purifications.

Se sentant faible et coupable il vit dans la crainte perpétuelle des dieux. Qu’il soit, en effet, l’objet de leurs faveurs, le jouet de leurs caprices, ou la victime de leur haine, toujours il nous apparaît vis à vis d’eux dans une posture humiliée, et si, parfois, il se redresse de sa fierté d’homme contre les dieux ennemis et le prend de haut avec eux, il paye cher de telles licences, ayant à subir leur colère.

Bien précaire et bien misérable est l’existence de l’homme ainsi placé entre les dieux et les démons, continuellement exposé d’ailleurs à de sauvages agressions, au sein d’une nature âpre peuplée de géants, de monstres et de fauves.

Contre de tels maux, il ne reste à l’homme qu’un seul recours, c’est à savoir de se rendre les dieux propices. Or, pour se concilier leurs faveurs, il n’est que de leur rendre le culte qui leur est dû.

Aussi, voyons-nous l’homme élever à ses dieux des temples, grands et beaux comme des palais, où se dressent leurs statues, revêtues d’ornements magnifiques, où se déployent à certains jours d’imposantes cérémonies, richement dotés d’ailleurs et servis par tout un peuple de fonctionnaires. En dehors de ces tem