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toute fondée sur ce système d’apparence, où les choses sont ce qu on les aperçoit ; conception enfantine, qui rapetisse les choses à notre courte vue, échafaude l’infini entre quatre piliers et construit l’univers à l’image de nos taupinières.

Parmi ces éléments cosmographiques, on a cru démêler des fragments, faisant partie d’un ancien système astronomique. Dès l’abord, en effet, la relation a paru frappante, entre le cycle des aventures de Gilgamès et les vicissitudes du soleil dans sa révolution annuelle. Ainsi, n’a-t-on pas hésité à affirmer, que le héros de cette épopée était une personnification solaire et que les douze tablettes, dont se compose sa légende, correspondaient aux douze mois de l’année et aux douze signes du zodiaque [1].

H. C. Rawlinson a le premier émis une telle opinion [2]. D’après ce savant, la victoire sur le taureau ailé doit se rapporter, à la fois, à la deuxième tablette et au signe zodiacal du Taureau. De même, la sixième tablette, où il est question d’Istar, représente le mois placé sous le signe de la Vierge et spécialement consacré à Vénus. Sur l’identification de la dixième tablette avec le dixième mois, il subsiste encore dos doutes, à cause de l’obscurité même du nom attribué à ce mois par les Babyloniens. Mais, comme les divinités Pap-Suked et Mamit, auxquelles il était consacré, sont regardées comme les arbitres de la vie et de la mort, qui forment

  1. H. C. Rawlinson : The Athenœum, 7 décembre 1874.
  2. Dans l’exposé des opinions des divers savants à ce sujet, nous nous sommes attachés à reproduire exactement leur pensée. Même, nous avons poussé le scrupule, jusqu’à respecter la prononciation et l’orthographe attribuées aux noms propres par ces auteurs : Ainsi, qu’on ne s’étonne point de trouver ici des lectures aujourd’hui démodées, comme Pap suked, Our-’hanschd, ou des transcriptions différentes du même mot/comme Izdabar, Isdhubar, Gilgamès.