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15 Il a embrassé la femme qu’il aime,
la femme qu’il déteste, il l’a battue !
Il a embrassé le fils qu’il aime,
le fils qu’il déteste, il l’a battu !
La terre rugissante s’est emparée de lui,
20 la sombre, la noire mère, la déesse Nin-a-zu [1], la ténébreuse,
dont le front n’est point revêtu d’un voile brillant,
dont la poitrine ne crie point (?), comme celle du taureau, (sous la piqûre) du taon (?).
Voici que Eabani (est descendu) de la terre vers les ténèbres !
Le dieu Namtar [2] ne l’a pas enlevé, l’asak ne l’a pas emporté, c’est la terre qui l’a pris !
25 Le rabis [3] de Nergal [4] impitoyable ne l’a pas ravi, c’est la terre qui l’a pris !
Il n’a point été frappé avec les braves sur le champ de bataille, c’est la terre qui l’a pris !
……… le dieu Nin-gul [5] pleura sur le sort d’Eabani, son serviteur.
Vers …… le temple de Bel, il se rendit tout seul :
« Mon père, ô dieu Bel, le tambûkku m’a jeté à terre !
30 Le mîkkê [6] m’a jeté à terre !

  1. An-nin-a-zu « la maîtresse de l’eau profonde (?) »
  2. An-nam-tar « le dieu qui décide du sort. »
  3. Une espèce de démon au service de Nergal.
  4. An-ugur « seigneur du creux infernal (?) »
  5. An-nin-gul « seigneur de destruction (?) »
  6. Les mots tambûkku et mîkké paraissent être des personnifications de maladies particulières, dont Gilgamès se sert ici, pour exprimer la dissolution et l’anéantissement de tout son être dans la douleur. Comp. héb. בקק et מקק.