Page:Revue des Romans (1839).djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.


BIGNAN.


LOUIS XV ET LE CARDINAL DE FLEURY, un vol. in-8, 1835. — Un jour Louis XV, qui s’exerçait dans sa jeunesse au métier de tourneur, se mit à parler bataille et à passer en revue ses gardes suisses. Fleury, qui ne l’avait point élevé dans le dessein d’en faire un conquérant, imagina, pour changer le cours des idées du monarque, de lui donner une maîtresse. Mais l’exécution d’un pareil projet n’était pas facile ; Louis XV aimait sa femme et ne se doutait pas encore qu’il pût exister d’autres plaisirs que ceux qu’il goûtait bourgeoisement avec elle. Voici comment on s’y prit : Marie Leczinska avait la pieuse habitude de se confesser toutes les semaines ; un jour qu’elle était agenouillée aux pieds de son directeur, celui-ci ordonna, sous peine de l’enfer, d’interdire un mois entier à son jeune époux les abords de la couche nuptiale. La reine se résigna ; Louis XV s’étonna d’abord, se fâcha ensuite de cette froideur imprévue, et n’eut pas de peine à trouver dans sa cour des femmes qui n’avaient pas fait un pareil vœu de chasteté. Une fois le gant jeté, le cardinal de Fleury fut tranquille pour l’avenir ; le roi eut bien autre chose à faire qu’à lui disputer le pouvoir. Telle est l’anecdote, apocryphe peut-être, sur laquelle est bâti le roman de M. Bignan, auquel on peut reprocher de s’arrêter un peu trop sur certains détails que recouvre à peine le voile de l’allusion.

On doit encore à M. Bignan : L’Ermite des Alpes, in-18, 1827. — L’Échafaud, in-8, 1832. — Une Fantaisie de Louis XIV, 2 vol. in-8, 1833.

Séparateur

BILLARDON DE SAUVIGNY
(L. Edme), littérateur, né aux environs d’Auxerre, vers 1730, mort en 1809.


HISTOIRE AMOUREUSE DE PIERRE LE LONG, etc., in-8, 1765 ; réimprimé sous le titre de : l’Innocence du premier âge en France, ou Histoire, etc. — Ce roman, dans lequel l’auteur a tenté de reproduire les formes et les traits du vieux langage, eut un assez grand succès. L’abbé Sabatier ne balance point à dire que c’est un chef-d’œuvre dans ce genre ; mais Grimm n’en porte pas un jugement aussi favorable ; et en effet, l’auteur n’a pas toujours su distinguer la nuance qui sépare le naïf du niais.

Séparateur

BITAUBÉ (Paul Jér.), né à Kœnigsberg en 1732, mort en 1808.


JOSEPH, roman poétique, un vol. in-18, 1818. La 1re  édit. parut in-8, 1767. — On remarque dans ce poëme en prose quelques traits aussi beaux que ceux qu’on admire dans les anciens. Excepté l’épisode de Sélima, les historiens sacrés ont fourni tout le fond