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écrit pour être utile, pour instruire, et non pas seulement pour amuser, chaque chapitre est une leçon, chaque page est un bon exemple. Dans le récit d’une histoire bien simple, qui se passe entre quelques personnages bourgeois, il règne une émotion à laquelle il est difficile de ne pas se laisser aller. Il y a surtout l’aventure de deux sœurs, Sara et Nelly, deux jeunes Anglaises jetées par la tempête dans une île abandonnée, qui rappelle les meilleures pages de Daniel de Foë, et les plus touchantes aventures de Robinson.

Nous avons encore de M. Berthoud : Chroniques et Traditions surnaturelles de la Flandre, 3 vol. in-8, 1831-34. — Contes misanthropiques, in-8, 1831. — Asraël et Nepta, in-8, 1832. — Le Régent de rhétorique, in-8, 1833. — Le Cheveu du Diable, 2 vol. in-8, 1833. — Mater Dolorosa, 2 vol. in-8, 1834.

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BEYLE (le chev. L. Alex. Cés.),
plus connu sous le nom de Stendhal, né à Grenoble.


LE ROUGE ET LE NOIR, 2 vol. in-8, 1830. — Nous serions fort embarrassé de dire quel rapport la fable de ce roman a avec son titre, car il s’appelle le Rouge et le Noir tout comme il aurait pu s’appeler le Vert et le Jaune, le Blanc et le Bleu. Quoi qu’il en soit, le Rouge et le Noir n’est pas un livre ordinaire ; voyez plutôt la petite lithographie qui, selon l’usage, décore la couverture et le frontispice, et qui représente une jolie femme qui tient sur son guéridon une tête de guillotiné, et la contemple amoureusement ! Comme les doigts démangent d’ouvrir le livre en voyant cela ! Eh bien ! pour satisfaire l’impatience du lecteur, nous allons prendre le roman par la queue. Cette tête coupée est celle d’un jésuite ; ce jésuite a séduit les femmes, les filles de ses bienfaiteurs ; il a enfin assassiné une infortunée qui n’eut que le tort de lui donner trop de preuves de sa tendresse, et pour que cette action eût tout l’éclat possible, il a choisi pour lieu de la scène le temple de Dieu, et pour l’instant de l’exécution, celui où le prêtre montre aux fidèles la victime de l’expiation. Deux coups de pistolet partent, mais ni l’un ni l’autre ne sont mortels. L’assassin est traduit à la cour d’assises ; il se défend avec audace et sang-froid, est condamné et exécuté. Et voilà justement pourquoi l’ouvrage est intitulé le Rouge et le Noir. — Mais encore quel rapport ce titre a-t-il avec l’ouvrage ? — Quel rapport ? Ami lecteur, vous êtes bien curieux.

M. Beyle est aussi l’auteur de : l’Amour, 2 vol. in-12, 1822. — Rome, Naples et Florence en 1817, in-8, 1817. — Armance, 3 vol. in-12, 1828. — Promenades dans Rome, 2 vol. in-8, 1829.

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