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d’être élu grand druide par sa protection. Il favorise l’amour d’Isarn, jeune guerrier fougueux et corrompu ; son dessein est de le placer sur le trône de Diciomar, et de lui donner la main d’Idoine, fille de ce prince ; leur parti l’emporte. Les Romains paraissent ; mais Thédomir, qui s’est déjà rendu célèbre en Germanie par sa vaillance, arrive, combat les Romains, les défait, triomphe de son rival, épouse Idoine, et, d’après les ordres des fées protectrices, l’emmène, ainsi que sa tribu, dans le pays des Sicambres. — La simplicité de cette action dramatique est enrichie par un grand nombre de scènes variées, sur lesquelles un style harmonieux, une imagination tantôt riante tantôt mélancolique, répandent beaucoup de charme ; c’est une galerie de tableaux qui attachent par la nature de leurs sujets autant que par la vivacité de leurs couleurs ; les mœurs du pays et du siècle y sont peintes avec talent et vérité.

Nous connaissons encore de cet auteur : L’Algérien, 2 vol. in-12, 1830. — Le Mariage de l’amour, in-8, 1834. — Mignonne, imité de l’allemand, in-8, 1834. — Et plusieurs traductions de romans allemands d’Auguste Lafontaine et de Mme  Pichler.

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VOISENON (Claude-Henri de Fusée, abbé de),
de l’Académie française, né près de Melun en 1708, mort en 1775.


L’abbé de Voisenon fut un poëte aimable, un romancier plein de grâce, de finesse et d’enjouement, que Voltaire nommait le conservateur de la gaieté. On a recueilli ses romans et ses contes en 2 vol. in-12, et en 2 vol. in-18, 1785. Ils contiennent : l’Histoire de Félicité, conte moral, et le chef-d’œuvre de l’auteur ; le Sultan Misapouf et la princesse Grisemine ; Zulmis et Zelmaïde ; et Tant mieux pour elle.

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VOLTAIRE (Marie-François Arouet de),
né à Châtenay, près Paris, le 20 février 1694, mort le 30 mai 1778.


ROMANS ET CONTES, 3 vol. in-8, 1821. — Un homme qui s’est ouvert des sentiers nouveaux dans toutes les carrières où il est entré après d’autres, un écrivain qui a donné à ses compositions en tout genre l’empreinte d’un esprit original, Voltaire a voulu faire des romans, et il fallait bien que les siens ne ressemblassent pas à ceux qu’on avait faits. Ce n’est pas que, dans Zadig, il n’ait emprunté d’ouvrages connus le fond de plusieurs chapitres ; de l’Arioste, par exemple, celui de l’Homme aux armes vertes ; des Mille et un Jours, celui de l’Ermite, etc. ; que dans Micromégas il n’ait imité une idée de Gulliver ; que dans l’Ingénu la prin-