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se faire dans un château au bord de la mer, à six mille de Naples, lorsque tout à coup des corsaires turcs font une descente au nombre de cinquante, envahissent le château et massacrent tout ce qu’ils trouvent. Le futur époux fut du nombre des victimes ; la princesse Sophie fut enlevée ; le prince de Salerne fut sauvé par son gouverneur. À quelque temps de là, ce prince fut pris par les Turcs en combattant pour les Vénitiens, dépouillé de tout, et vendu comme esclave au pacha de Damas, qui avait épousé une fille du Grand Seigneur. Ayant eu occasion de voir cette princesse, le prince de Salerne en devient épris au point qu’il préfère l’esclavage à la liberté qu’il peut recouvrer, et pour laquelle on offre une rançon considérable. Il se fait connaître au pacha qui le traite avec beaucoup d’égard, lui rend la liberté, et l’invite à habiter son palais. Le pacha lui fait faire connaissance avec une jolie esclave napolitaine, qui se trouve être la princesse Sophie, sa sœur. Cette sœur favorise les amours de son frère ; et tout s’arrange si bien à la fin, qu’après une foule de petites intrigues et d’événements, le prince de Salerne épouse la femme du pacha de Damas, le pacha de Damas épouse la princesse Sophie, et tous les quatre viennent finir leurs jours dans le royaume de Naples.

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SUE (Eugène), littérateur du XIXe siècle.


PLIK ET PLOK, in-8, 1831. — Ce livre se divise en deux parties, qui n’ont entre elles aucune liaison. — El Gitano, ou le Bohémien, est un jeune et beau pirate, qui parcourt depuis longtemps les côtes d’Espagne, à la grande terreur des navigateurs de Cadix et de San-Lucar. Il possède deux tartanes de forme, de grandeur, de gréement exactement semblables, ce qui lui permet de piller au même instant deux bâtiments à vingt lieues de distance, et de dérouter ceux qui seraient tentés de le poursuivre. L’une de ces tartanes est commandée par lui, et l’autre par un bel adolescent formé par ses leçons et son exemple, et arrivé au plus haut point de perfection où puisse atteindre un corsaire. Les deux amis mènent à bord la vie la plus agréable ; mais comme on se lasse des plus délicieuses orgies quand elles n’ont pour théâtre que la cabine d’un navire, ils viennent souvent respirer à Cadix les brises embaumées du soir, et rechercher les faveurs des belles courtisanes. Dans une de ces aventures amoureuses, le Bohémien est saisi et amené à Cadix, enfermé dans une cage de fer pour satisfaire la curiosité des dames de la ville, et pendu ensuite comme pirate. Son élève trouve cela mauvais, et pour le venger, il importe à Cadix la fièvre jaune qu’il est allé chercher dans un ma-