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SPIEGEL (Henri).


VANITÉ, ou l’Amour dans un salon, 2 vol. in-12, 1837. — Le comte de Termes, est un homme à bonnes fortunes, très-léger et très-indifférent au mérite de sa femme, dont il blessa le cœur et l’amour-propre dans plusieurs circonstances graves. Mme  de Termes, désabusée de son amour pour son mari, chercha dans le monde des distractions et des hommages. Parmi ses admirateurs empressés, elle fait choix par vanité de M. de Nangis ; il la trompe, et Mme  de Termes, perdant sa dernière illusion de cœur, s’attache au duc de Hauteville, jeune homme célèbre par ses hautes qualités et par les bizarres aventures de sa vie. Elle a caché sa première intrigue ; mais cette fois, guidée par la vanité, elle affiche sa liaison avec le duc. Cette conduite de la comtesse réveille non la jalousie, mais la vanité du comte de Termes : « J’aurais mieux aimé vingt amants dans l’ombre qu’un scandale au grand jour, » s’écrie-t-il, et il provoque en duel le duc. M. de Hauteville est imbu de principes sévères qui lui défendent de se battre en duel ; mais il oublie ces principes dès que sa vanité est en jeu ; il se bat et tue le comte. Après cet exploit involontaire, le duc de Hauteville rentre chez lui, fait allumer du feu, lit la vie de Caton d’Utique, et se brûle la cervelle. Quand à Mme  de Termes, l’auteur laisse les lecteurs livrés à la vanité de leurs suppositions. — Ce roman est conduit avec art, écrit avec élégance, et abonde en fines observations.

On a encore de cet auteur : Visions et Réalités, in-8, 1835. — Orgueil et Amour, 2 vol. in-8, 1838.

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SPIESS (Christiern-Henri), romancier allemand du XIXe siècle.


LE REVENANT, ou les Quatre siècles, traduit de l’allemand par le baron L. de Bilderbeck, 4 vol. in-12, 1821. — Un brave gentilhomme allemand, qui n’a pas inventé la poudre, se persuade qu’il a reçu du ciel la mission de redresser tous les torts. Charlemagne le cite à son tribunal et le fait décapiter, pour lui apprendre à se passer de la justice. Mais Dieu a pitié de lui, et lui accorde la faculté de renaître tous les siècles. Le baron emploie ses loisirs sur terre à se promener en Souabe, où il marie toutes les filles qu’il rencontre, particulièrement celles de sa maison. Trois fois il redescend dans la tombe, après s’être assuré, d’après l’inspection du livre du destin, qu’il n’a fait que des sottises. — Cette production, singulièrement originale, est assez amusante.

WILLIBALD, ou les Douze vierges dormantes, légende helvétique, trad. par le baron de Bilderbeck, 4 vol. in-12, 1822. — Un homme