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 in-8, 1835. — François Phébus, mourant dans son adolescence, après avoir ceint la couronne de Navarre que lui avait léguée son grand-père le roi Jean, tel est le héros choisi par M. de Salvandy. Phébus, combattant pour le trône de Navarre, que lui dispute une faction ennemie, vient, déguisé en page, sur les terres de Béarn pour consulter un vieil et sage ermite. À l’ermitage, il rencontre Corisandre de Mauléon, dont l’illustre famille appartient à la faction qui lui est opposée. Corisandre, prenant Phébus pour un simple page, l’aime et en est aimée. Plus tard, cédant à l’exaltation de son caractère, et séduite par l’éclat d’un sacrifice, elle épouse, à la place de sa sœur, le connétable de Lérin, chef du parti qui disputait la couronne de Navarre à Phébus. Lorsque le connétable, contrainte de céder à l’empire des événements, se rend à Pampelune pour assister au couronnement de Phébus, il emmène avec lui sa jeune épouse, qui, reconnaissant le page qu’elle aimait dans le roi qu’elle admirait sans le connaître, tombe dans un violent désespoir. Peu de jours après la cérémonie du couronnement, Phébus meurt en jouant d’une flûte empoisonnée, et Corisandre trouve la mort dans un précipice des Pyrénées.

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SALVERTE (A. J. Eusèbe Baconnière), né à Paris en 1771.


NÈILA, ou les Serments, suivie d’Enguérand de Balco, et d’Hélène, 2 vol. in-12, 1812. — Mme  Cottin, dans son roman de Mathilde, avait déjà mis aux prises et les chrétiens et les musulmans ; dans Nèila, M. Eusèbe Salverte a introduit les mêmes personnages. Théobald et Godefroy, amis d’enfance, avaient fait le serment d’aller ensemble combattre les infidèles ; mais arrivés à l’âge d’accomplir ce serment, tous deux sont enchaînés en Europe par l’amour, et bientôt par l’hymen. Théobald épouse Aalis, et Godefroy s’unit à Émunde. Des dissentiments de famille forcent Godefroy à s’exiler ; il s’embarque pour la terre sainte avec le fils de Théobald, qui doit acquitter en Palestine le vœu formé anciennement par son père. En arrivant sur les bords du Jourdain, Godefroy apprend que son épouse a cessé de vivre ; pour se distraire de son chagrin, il combat à outrance les infidèles, tombe dans les mains de l’émir Ben-Hamzah Ben-Nasser, qui lui propose la main de sa fille, la belle Zobéide, à condition d’embrasser l’islamisme. Godefroy hésite, rompt ses fers, et a le bonheur de revenir parmi les chrétiens, amenant avec lui la belle Zobéide, que l’amour avait attachée à ses pas, et qui le rend père de Nèila. Dix années s’étaient écoulées depuis l’arrivée de Godefroy en Palestine, lorsque Théobald y débarque à son tour ; il lui apprend qu’Émunde n’est point morte, et le presse sans succès d’abandonner Zobéide. En se ren-