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descriptions. Un dénoûment déchirant termine l’histoire de cette chaste et dramatique passion où trois cœurs se brisent.

Nous avons encore de cet auteur : Dalilah, in-8, 1833. — Autour du monde (avec P. de Julvécourt), in-8, 1834. — Le Roman d’Arabelle, in-8, 1834 (avec le même). — Monsieur Ego, in-18, 1836. — Vierges et Courtisanes, 2 vol. in-8, 1837. — Madame la duchesse de Bourgogne, in-8, 1837.

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SAINT-GEORGES (Henri de).


*LES NUITS TERRIBLES, in-12, 1822. — On trouve dans ces nouvelles des scènes bien tracées et des caractères heureusement développés ; mais elles présentent des épisodes sanglants ; elles ont pour sujets des actions horribles, pour expositions des tableaux gais, et pour dénoûment des peintures abominables. Ici l’auteur nous montre un fils rival de son père, et tuant dans une rencontre ce père qu’il ne reconnaît pas ; là, un jeune amant étouffant sa maîtresse, qu’au milieu de la nuit il a prise pour un homme enragé qui désole le pays ; plus loin, c’est un frère déshonorant sa sœur par suite d’une méprise. Ces trois sujets, qui amènent des développements singuliers, ne sont pas très-moraux, mais ils provoquent un intérêt de curiosité auquel on résiste difficilement, aujourd’hui où l’on ne vit, pour ainsi dire, que par curiosité.

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SAINT-MAURICE (de).


GILBERT, chronique de l’Hôtel-Dieu, 2 vol. in-8, 1832. — Tout le monde sait que Gilbert mourut à l’Hôtel-Dieu, âgé de trente ans à peine. Le reste de sa vie n’est pas connu. Elle ouvrait donc un vaste champ à l’imagination de son biographe. Mais M. de Saint-Maurice n’en a pris qu’un épisode, le dernier, la mort de Gilbert. En choisissant pour unique sujet l’agonie du poëte, l’auteur avait, certes, un assez beau tableau à nous retracer ; il lui a paru cependant qu’il devait le charger de couleurs plus noires encore : comme si les douleurs physiques et morales de cet infortuné jeune homme ne suffisaient pas à émouvoir notre compassion, il a cherché d’autres moyens de terreur ou plutôt d’horreur. L’exposition du drame se fait dans les catacombes, le dénoûment dans un amphithéâtre de dissection. Ce n’est pas assez de subir l’agonie de Gilbert, de le voir se tordant les bras, de l’entendre râlant dans un hôpital de fous, il faut le suivre encore sur la table de marbre, où l’art va faire de ce corps qu’il n’a pu guérir un objet d’étude, et demander à la mort les secrets de la vie. On ne sait, en vérité, quelle fureur de sang, quelle passion de cadavres a saisi nos mo-