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ce n’est plus seulement une ville que l’on a à ses pieds, c’est un empire, l’immense dédale des lagunes et les villes qui les peuplent, la mer, le ciel, la terre ferme, et du côté du nord les Alpes avec leur rideau de neige. — La fable du roman est un peu faible ; mais le livre est écrit souvent avec énergie ; ce n’est, du reste, que la première partie d’un grand travail, à laquelle deux autres parties doivent succéder. Dans ce roman, l’auteur a placé son personnage à l’âge des illusions, au milieu des brillantes merveilles de Venise. Il le suivra, dans l’âge mûr, sous un autre ciel, et peindra alors le Tyrol ; puis il le montrera, dans la vieillesse, au milieu des tristes et misérables populations moldaves et valaques, théâtre de guerres éternelles.

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SACCHI (Defendente).


MARCELLINA, ou l’Arbre des soupirs, traduit de l’italien par Camille la Gracinière, 2 vol. in-12, 1827. — Marcellina est une jeune paysanne de Nebiolo, hameau situé aux environs de Voghera. Au moment où elle allait s’unir avec Girani, son amant, les Français, vainqueurs, établissent la conscription dans le pays, et Girani, désigné par le sort, fait dans leurs rangs la campagne d’Égypte. Parvenu au grade de capitaine, il est ramené par la guerre sur les frontières de sa patrie. Ne pouvant résister à son impatience amoureuse, il s’éloigne d’un avant-poste qu’il commande, pour aller revoir sa maîtresse ; il est dénoncé comme déserteur, arrêté, et condamné à mort. Marcellina, au désespoir, accourt au lieu de l’exécution ; elle veut périr avec son amant, et finit par obtenir sa grâce du général français. Bientôt Girani et Marcellina elle-même rendent de grands services à l’armée française. Mais l’héroïne est enlevée par un parti autrichien ; Girani, élevé au grade de colonel, est tué en sauvant celle qu’il aime, et Marcellina, blessée, repousse les secours de l’art pour ne pas survivre à son amant.

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LE SAGE (Alain-René),
né à Vannes vers 1668, mort le 17 novembre 1747.


*LE DIABLE BOITEUX, in-12, 1707 ; idem, édition augmentée des Entretiens des cheminées de Madrid, et des Béquilles du Diable boiteux (de l’abbé Bordelon), 2 vol. in-12, 1726 ; idem, augmenté d’une Journée des Parques, 3 vol. in-12, 1756. — Le titre et le plan de ce roman sont tirés d’une nouvelles espagnole de don Luiz Velez de Guevara, el Diablo cojuelo, et des satires du même