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BARTHÉLEMY (l’abbé),
né le 20 janvier 1716, à Cassis, mort le 30 avril 1795.


VOYAGE DU JEUNE ANACHARSIS EN GRÈCE, vers le milieu du IVe siècle avant l’ère vulgaire, 4 vol. in-4, 1788. — Trente années furent employées par l’auteur à élever ce monument, qui, au milieu de cette foule d’événements politiques dont les esprits étaient alors préoccupés, fut cependant accueilli, en France, avec un cri d’admiration qui fut répété par toute l’Europe. Ces impressions contemporaines ont disparu, et le livre a conservé dans l’estime publique la place élevée qu’il avait conquise ; il a été traduit dans toutes les langues ; les nations les plus érudites lui ont rendu cet hommage. Presque aucun des faits qu’il renferme n’a été contesté ; en Angleterre, après avoir soigneusement vérifié les citations, on l’a réimprimé en supprimant comme inutiles toutes les notes et toutes les indications d’auteurs. Le Voyage d’Anacharsis renferme mille précieux détails de géographie, d’histoire générale et anecdotique ; des peintures de mœurs, des descriptions d’arts, des analyses, des traductions, des citations habilement intercalées dans un récit facile et varié. On parcourt la Grèce entière, on la voit sous toutes les formes que lui avait données la nature et le génie de l’homme. Le style paraît brillant ; les descriptions, les images, y sont répandues avec une profusion qu’on prend pour de la vérité grecque. L’histoire anecdotique est peut-être ce qu’il y a de plus agréable dans ce livre. Une partie fort précieuse aussi, ce sont les analyses littéraires ; personne ne possédait mieux que l’auteur la littérature grecque : avec quel plaisir ne s’arrête-t-on pas à l’entendre redire quelques beaux passages de Platon, au cap Sunium, ou raconter une représentation théâtrale, ou faire parler Xénophon dans sa retraite, et plus tard Démosthène à la tribune. — On doit encore à Barthélemy :

Amours de Carité et de Polydore, roman traduit du grec, in-12, 1760. — Mémoires sur sa vie, écrits par lui-même, in-8, 1824.

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BARTHÉLEMY HADOT,
née à Troyes en 1763, morte le 21 février 1821.


MADEMOISELLE DE MONTDIDIER, ou la Cour de Louis XI (ouvrage posthume), 5 vol. in-12, 1821. — Les aventures les plus romanesques sont accumulées dans ce roman, où toutes les conditions obligées du genre sont fidèlement observées. La tendre héroïne aime vivement un chevalier parfait, qui n’a guère de fortune que son épée ; elle est sacrifiée par un père ambitieux, poursuivie par un amant déloyal, par un monarque fourbe et libertin, par des gens infâmes ; puis protégée par une princesse vertueuse, par