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vélation jette la pauvre fille dans une multitude d’embarras ; accusée de supercherie, renvoyée honteusement, elle cherche en vain un asile dans cette ville de Dublin où naguère elle avait espéré un sort heureux et brillant. Réduite aux plus fâcheuses extrémités, elle est sur le point d’être conduite en prison, lorsque heureusement le mystérieux inconnu reparaît sur la scène, lui procure un secours inattendu ; sa bague lui fait ensuite reconnaître son père, sa famille, lui procure de vastes domaines, et enfin le retour du colonel Grandisson, avec lequel elle se marie.

LA CHAPELLE DU VIEUX CHÂTEAU DE SAINT-DOULAGH, ou les Bandits de Newgate, 3 vol. in-12, 1825. — Le château de Saint-Doulagh, situé au nord de l’Irlande, servait d’asile à une intéressante famille, ruinée par l’asservissement de l’Irlande, dont le chef avait laissé aux soins d’une sœur âgée l’éducation de ses deux enfants, un fils et une fille. La vénérable dame était digne de cet emploi, ses goûts et les habitudes de sa vie ayant toujours été dirigés vers l’étude. Sous sa direction les deux jeunes gens firent de rapides progrès. Le système cranologique commençait alors à faire du bruit dans le monde, et elle essaya de leur inculquer les principes de cette science nouvelle ; mais tout ce que le jeune homme en retint, c’est que nos penchants bons ou mauvais étant irrésistibles, il ne devait faire aucun effort pour résister à ses passions naissantes. Entré au service, il se montra peu soumis, indiscipliné, fut obligé de quitter la carrière des armes, et partit pour Londres avec peu d’argent, mais avec de présomptueuses espérances. Isolé dans cette ville, sans parents, sans amis, il s’abandonnait à une sombre tristesse, lorsqu’il fut admis comme secrétaire de la Société de cranologie. Il ne tarda par à se faire renvoyer de cette société, et se trouva de nouveau en proie à mille vicissitudes. Dans les positions variées où la volonté de l’auteur le conduit, on reconnaît l’intention de peindre les mœurs nouvelles et le mouvement industriel qui agite nos voisins d’outre-mer ; mais ces tableaux sont subordonnés à une intrigue tellement bizarre, que l’invraisemblance de l’ensemble nuit un peu à la vérité des détails. On trouve toutefois dans ce roman des scènes intéressantes, des tableaux agréables, une excellente morale, et des caractères bien peints.

Nous connaissons encore de cette féconde romancière : Le Curé de Lansdowne, 2 vol. in-12, 1789 (réimprimé sous le titre de : Rosine et Lydie, ou les Dangers de la coquetterie). — Les Enfants de l’abbaye, 6 vol. in-12, 1797. — Clermont, 3 vol. in-12, 1799. — La Fille du hameau, 2 vol. in-12, 1801. — La Visite nocturne, 5 vol. in-12, 1801. — Le Monastère de Saint-Colomba, 3 vol. in-12, 1819. — L’Orphelin de la chaumière irlandaise, 5 vol. in-12, 1821. — Le Père coupable, 3 vol. in-12, 1821. — Suzanne, ou le Château de Saint-Bernard, 2 vol. in-12, 1821. — L’Abbaye de Léolin, 4 vol. in-12, 1824. — Le Mariage de Dunamore, 4 vol. in-12, 1824. — Traditions du château, ou Scènes de l’île d’Émeraude, 3 vol. in-12, 1824.