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finesse et de courtoisie italienne ; le ministre Froulay, qui a fait fabriquer un grand cornet acoustique, pour que les morts prononcés dans sa maison arrivent tous à son oreille ; puis d’autres caractères moins saillants, mais toujours bien sentis.

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ROBERTS (mistress).


LE DEVOIR, ouvrage posthume de mistress Roberts, traduit par Mme Élisabeth de Bon, 2 vol. in-12, 1816. — Les romanciers anglais aiment à placer sur la scène et parmi leurs acteurs une figure de ministre, qu’ils représentent plein de science, de gravité et de vertu, conciliateur dans les familles, portant des consolations aux malheureux, imprimant le respect à tous. L’auteur du Devoir a traité le caractère de M. Herbert, père de son héros, d’après ces beaux modèles ; mais elle est allée un peu loin lorsqu’elle a fait d’Edmond, fils du ministre Herbert, déjà ministre lui-même, sollicitant une cure et cherchant des élèves pour une maison d’éducation, le plus joli des hommes, le plus amoureux, le plus aimé, pressant contre son cœur l’objet de son amour qui le serre dans ses bras. Car dans les nouveaux romans anglais, les héroïnes n’expriment pas leurs sentiments avec moins de vivacité que leurs amants. La jeune Anglaise, la charmante Julia, a des transports d’amour qu’elle ne dissimule à personne, ni à sa mère, ni à ses parents, ni même aux étrangers ; elle en parle librement à tout le monde, et surtout à son amant. Cette même Julia est élevée par une tante encore fort jeune, fort jolie et fort aimable ; mais il y a beaucoup de mystère dans sa naissance et dans son origine, et les médisants répandent le bruit que cette prétendue tante est sa mère. — En somme, on trouve dans ce roman des scènes qui ont beaucoup de naturel et des portraits tracés avec une grande vérité.

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ROCH (Eugène).


PARIS MALADE, Esquisses du jour, in-8, 1832. — Paris en bonne santé, Paris avec son embonpoint d’un ancien député du centre, Paris dans tout l’éclat des fêtes et des jeux, au sein de ses beaux arts et de son opulence, livré à toutes les séductions, entraîné dans tous les excès et soucieux de rien, si ce n’est de plaisir, a été décrit mille fois ; mais Paris malade, Paris vêtu de flanelle, Paris devenu maigre, Paris au régime, oubliant le vin de Champagne pour la menthe poivrée, ou le vin de Surène pour l’eau de la rue de la Ro-