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rantes ; chaque caractère est bien peint ; tous les événements sont bien enchaînés et se succèdent avec art jusqu’au dénoûment, qui est arrangé avec une telle adresse, que, quoique triste, il n’a rien de pénible, et que la mort de l’infortunée princesse de Nevers, alors même qu’elle arrache des larmes, n’empêche point de sourire au bonheur de la bonne et aimable Cécile d’Autichamps.

Nous connaissons encore de cet auteur : *Sabina d’Herfeld, ou les Dangers de l’imagination, 2 vol. in-12, 1797-98. — *Pauliska, 2 vol. in-12, 1798. — Nos Folies, ou Mémoires d’un musulman connu à Paris en 1798, 2 vol. in-12, 1799. — *L’Officier russe à Paris, 2 vol. in-12, 1814. — *Le Torrent des passions, 2 vol. in-12, 1819. — *Le Prince L. Raymond de Bourbon, 2 vol. in-12, 1822. — *Taméha, reine des Îles Sandwich, 2 vol. in-12, 1825.

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REYBAUD (Henriette-Arnaud, dame),
romancière du XIXe siècle, dont la plupart des productions ont été publiées sous le nom de H. Arnaud.


AVENTURES D’UN RENÉGAT ESPAGNOL, 5 vol. in-8, 1836. — Lors des premiers symptômes de la révolution espagnole, un jeune et noble Castillan, sorti de chez lui le matin un fusil à la main pour aller tuer des alouettes ou des cailles, rencontre un peloton d’insurgés qui s’en allaient criant sur le rivage de la mer : À bas le roi absolu, vive la constitution ! Notre jeune homme, enthousiaste de la liberté, se mit à crier comme les autres ; à ce cri les paysans se soulèvent ; mais bientôt arrivent les troupes royales, l’émeute est dissipée, et les insurgés sont forcés de fuir dans les montagnes ou de gagner la pleine mer sur une barque ; plusieurs sont pris, fusillés ou envoyés aux galères. Notre Espagnol qui, le matin, était maître d’un hôtel à la ville, d’une maison à la campagne, qui était heureux, le voilà maintenant proscrit, fugitif, errant, sans habits et sans pain. Après des efforts inouïs, il parvient à gagner l’Afrique et à aborder à Tanger, où force lui fut, pour conserver sa vie, d’abjurer sa religion et de se faire mahométan. Après son abjuration, on le traîna, avec quelques-uns de ses compagnons, dans l’intérieur de l’Afrique, où ils furent abandonnés à eux-mêmes, et alors la faim, les mauvais traitements, les Arabes, les Juifs, eurent bientôt réduit cette troupe de proscrits à trois ou quatre misérables, qui n’avaient plus que la peau et les os. Eh bien ! dans ce triste état, le renégat espagnol, nu, sans pain, sans force, perdu dans le désert, résolut de s’enfuir ; et la nuit, en mangeant des herbes, en rampant sur le ventre à travers les broussailles, parvint à retrouver la mer, et dans la mer une barque de pêcheurs qui le porta à Toulon. Ce récit cruel, qui dure pendant deux volumes, offre une lecture attachante pour ceux qui ont le