Page:Revue des Romans (1839).djvu/620

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

productions écrites dans un bon esprit et qui renferment d’excellentes choses ; le Thesmographe est un projet pour la réforme des lois ; le Mimographe est un projet pour la réforme du théâtre). — *L’Année des Dames nationales, 2 vol. in-12, 1794 (c’est une suite décolorée des Contemporaines). — *Les Provinciales, ou Histoire des filles et femmes (sic) des provinces de France, 12 vol. in-12, 1797 (autre pendant des Contemporaines). — Les nouvelles Contemporaines, 2 vol. in-12, 1802. — *Les Posthumes, lettres posthumes reçues, après la mort du mari, par sa femme, qui le croit à Florence, 4 vol. in-12, 1802 (publiées sous le nom de Cazotte). — Histoire des Campagnes de Marie, ou Épisode de la vie d’une jolie femme (ouvrage posthume, publié par Cubières Palmezeaux, grand admirateur de Restif, qui consacre tout un volume de cet ouvrage à la vie de l’auteur), 3 vol. in-12, 1811.

À cette longue liste on doit encore ajouter : *Les Filles du Palais-Royal, 2 vol. in-12 (production infâme). — *La Semaine nocturne (autre production infâme). — Tableaux de la bonne compagnie, 2 vol. in-12. — Tableaux de la vie, 2 vol. in-8. — *Thèse de médecine soutenue en enfer. — Les Veillées du Marais, 4 vol. in-12.

Séparateur

RÉVÉRONY SAINT-CYR (le baron Jacques-Ant.),
né à Lyon en 1767, mort le 19 mars 1829.


*LA PRINCESSE DE NEVERS, ou Mémoires du sire de la Touraille, 2 vol. in-12, 1813. — Le sire de la Touraille est un preux chevalier qui, de même que le petit Jehan de Saintré, était secrètement aimé d’une parente du roi de France. Il a su inspirer une vive passion à la nièce de Henri, si toutefois l’on peut comparer une franche coquette comme la dame des Belles cousines, à un ange d’innocence et de bonté comme la princesse de Nevers. Le même trait a profondément blessé le sire de la Touraille, et cette passion, que le plus profond mystère doit envelopper, qu’aigrit l’absence, qu’aucun espoir ne peut charmer, devient pour tous deux la source de mille douleurs. Le jeune de la Touraille triomphe partout, à la lame, à l’épée, à l’arquebuse, et ne succombe qu’une fois devant deux beaux yeux qui l’enivrent de leurs regards, et sous les assauts d’une bouche fraîche et vermeille dont les baisers redoublés pressent malgré lui son beau visage : la comtesse de Châtellerault attire chez elle le timide jeune homme, égare ses sens, et le rend infidèle avait qu’il ait pu se mettre en défense contre cette sirène traîtresse. Cette faute d’un moment faillit être la cause de sa perte et celle de l’honneur de sa maîtresse. La fière comtesse de Châtellerault, furieuse de le voir échapper aux piéges dans lesquels elle avait cru l’enlacer pour toujours, a surpris le secret des deux amants, et peut, en le laissant échapper, livrer la Touraille et le cher objet de ses amours à toute la colère d’un monarque irrité. Vis-à-vis cette cruelle comtesse, l’auteur a placé la belle et tendre Cécile d’Autichamps, qui brûle en secret pour le beau chevalier, dont elle n’est point aimée, mais qui cependant n’a pas perdu tout espérance. De ces passions et de ces intérêts divers naissent une foule de situations tendres, pathétiques, gracieuses et déchi-