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sans contredit le chef-d’œuvre de l’auteur ; aucune tache ne le dépare. On y trouve une touchante et délicieuse image des mœurs champêtres, des descriptions riantes et gracieuses, des détails d’une naïveté charmante, des traits pleins de sentiment et d’énergie ; tout l’ouvrage respire la vertu et l’humanité.

*LES NUITS DE PARIS, ou le Spectateur nocturne, 15 vol. in-12, 1788-91. — C’est un recueil d’anecdotes scandaleuses dans le genre des Mille et une Nuits, mais sur un autre plan. Les premiers volumes peuvent être comparés à ce que Restif a fait de mieux.

*MONSIEUR NICOLAS, ou le Cœur humain dévoilé ; renfermant, en outre, la philosophie, la morale et la physique de monsieur Nicolas, 16 vol. in-12, 1796-97. — Ce sont les mémoires de la propre vie de Restif, qui a voulu imprudemment marcher sur les traces de J. J. Rousseau. Tout surprend dans cet ouvrage, dégoûtant de cynisme, d’amour-propre, de haineuses passions. L’auteur s’y avilit sans cesse ; il flétrit sa famille par les accusations les plus infâmes ; il s’y fait jouer le rôle d’un misérable dépouillé de tout noble sentiment, et qui, des qualités qui font l’honnête homme, ne possède presque que la probité. Néanmoins, à travers d’obscènes infamies, on rencontre parfois des pages agréables à lire ; celles qui traitent de l’enfant de M. Nicolas sont ravissantes : les usages de la campagne, ceux d’une ville de province y sont forts bien décrits ; l’histoire des amours de l’auteur avec Colette, avec Zéphire, est digne de l’attention du lecteur, auquel souvent elles arrachent des larmes. Il y a, en outre, dans ce livre, des anecdotes assez curieuses ; enfin, c’est un mélange de bon et de mauvais, dans lequel celui-ci malheureusement domine.

Les autres ouvrages de Restif sont : *La Famille vertueuse (trad. supposée de l’anglais), 4 vol. in-12, 1767. — *Lucile, ou les Progrès de la vertu, in-12, 1768. — *La Confidence nécessaire, 2 vol. in-12, 1769. — *La Fille naturelle, 2 vol. in-12, 1769. — *L’École de la jeunesse, 4 vol. in-12, 1771. — *La Femme dans les trois états de fille, d’épouse et de mère, 3 vol. in-12, 1773. — *Le Ménage parisien, 2 vol. in-12, 1773 (production détestable, dans laquelle l’auteur critique la presque totalité des littérateurs de l’époque). — *La Fille entretenue et vertueuse, in-12, 1774. — *Nouveaux Mémoires d’un homme de qualité, 2 vol  in-12, 1774 (avec l’avocat Marchand). — L’École des pères, 3 vol. in-12, 1776. — Lettres d’une fille à son père, 5 parties in-12, 1777 (la 5e partie contient des mélanges de littérature). — Le Quadragénaire, ou l’Âge de renoncer aux passions, 2 vol. in-12, 1777. — *La Malédiction paternelle, 3 vol. in-12, 1779. — *La dernière Aventure d’un homme de quarante-cinq ans, 2 vol. in-12, 1783. — *Les Dangers de la ville (réimpression d’une partie du Paysan perverti). — *Ingénue Saxancourt, 3 vol. in-8, 1786. — *Les Françaises, ou Trente-quatre exemples choisis dans les mœurs actuelles, 4 vol. in-12, 1787. — *Les Parisiennes, 4 vol. in-12, 1787. — Tableau des mœurs d’un siècle corrompu, 2 vol. in-12, 1787. — La Femme infidèle, 4 vol. in-12, 1788 (c’est un tableau hideux des désordres de la femme de l’auteur). — L’Andrographe, le Gynographe, le Thesmographe, le Pornographe et le Mimographe, ou Idées singulières sur la réforme des hommes, des femmes et des lois, 5 vol. in-8, 1790. (Nous avons parlé plus haut du Pornographe ; l’Andographe et le Gynographe, projets pour l’éducation des femmes et des hommes, sont des