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suite d’une aventure qu’on lira dans le roman, rencontre M. de Rouvières, l’insulte, le provoque dans l’exaltation de sa douleur et lui donne rendez-vous pour le lendemain. M. de Rouvières tire le premier et manque son adversaire ; sa vie est entre les mains d’Albéric, qui se brûle la cervelle pour ne pas survivre à son amante. Le récit de ce duel est vif, animé, attendrissant. Un autre morceau fort remarquable, c’est le bal chez la duchesse d’Havrincourt, où la beauté et le triomphe de Clotilde désespèrent Mme de Bagneux. En général, il y a beaucoup d’intérêt dans ce livre.

On a encore de cet auteur : *Amour à elle, in-8, 1824. — *Joséphine, ou Souvenirs d’une relâche à l’île Juan-Fernandez, in-18, 1825. — Charles d’Albret, 2 vol. in-8, 1833. — Une Passion secrète, 2 vol. in-8, 1837.

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PORTER
(miss Anna-Maria), romancière anglaise, morte en 1832.


LE RECLUS DE NORWÉGE, traduit par Mme Élisabeth de Bon, 4 vol. in-12, 1815. — La description d’une tempête terrible et d’un naufrage qui en est la suite forme l’ouverture de ce roman. De tout l’équipage il ne se sauve qu’un jeune enfant, le petit Théodore, fils d’un père et d’une mère espagnols, dont on ne sait rien de leur famille, mais dont tout révèle la noblesse. Le jeune Théodore est recueilli par un vieux matelot norwégien, qui le conduit dans son humble chaumière, où se passe toute son enfance et sa première jeunesse. Le chagrin né d’une injustice avait conduit dans ce lieu un vieil académicien de Copenhague, très-savant, très-bourru et très-misanthrope. L’instruction variée de ce vieux professeur fut extrêmement utile à Théodore, qui devient bientôt aussi savant que lui. Une circonstance imprévue transporte Théodore dans le palais du comte de Lauvenheilme, premier ministre du roi de Danemark, homme supérieur par ses éminentes qualités, ambitieux, et père de deux filles charmantes ; Ellesif, la moins belle, mais la plus gracieuse et la plus sensible, fait une vive impression sur le cœur de Théodore. Le vertueux jeune homme combat son amour ; Ellesif, qui le paye de retour, dissimule le sien ; tantôt ils se devinent naturellement, tantôt ils se méprennent mutuellement sur leurs sentiments réciproques ; enfin, une terrible catastrophe, qui semble devoir les séparer à jamais, produit un effet tout contraire. — Les sites variés et pittoresques de la Norwége sont décrits avec beaucoup de talent par l’auteur de ce roman. Le caractère du vieil académicien est fort bien peint, et les défauts du maître font briller avec éclat les qualités excellentes de son jeune disciple.

On a encore de miss Anna Porter : Octavia, 3 vol. in-12, 1801. — Le Chevalier de