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velles qui n’appartiennent ni à l’Écosse ni à la Provence, mais qui n’en sont pas moins fort agréablement écrites.

MONSIEUR DE L’ÉTINCELLE, ou Arles et Paris, 2 vol. in-8, 1837. — En 1814, quelques jours après que la restauration venait d’être proclamée, un régiment de hussards, revenant d’Italie, se présenta devant la ville d’Arles ayant encore la cocarde tricolore. Un combat allait s’engager entre les hussards et les Arlésiens, lorsque de prudentes mesures apaisèrent les esprits et arrêtèrent les hostilités. Il y eut seulement quelques pierres lancées, dont l’une atteignit le capitaine Babaudy, originaire d’Arles ; secouru à temps par une jeune personne, le capitaine épousa, quelques semaines après, sa libératrice. Retiré dans la Camargue, où il ne rêvait qu’un bonheur paisible, le retour de l’empereur vint tout à coup arracher Babaudy aux douceurs de la vie champêtre et aux embrassements de sa jeune femme. Rappelé à Paris par l’empereur, il quitte la Camargue et vient prendre sa place sous le drapeau tricolore. Cent jours après il revenait tristement de Waterloo avec son ami le lieutenant Mazade, avec lequel il fut enveloppé dans une conspiration et obligé de s’expatrier. Ici commencent les aventures curieuses, romanesques, bizarres du capitaine et de son ami. Le capitaine devint chef de pirates, et Mazade général des sauvages. — Arles et Paris est un roman plein d’intérêt, un livre ingénieux et charmant, qui ajoute aux titres littéraires déjà si brillants de l’auteur.

Nous connaissons encore de cet auteur : Histoire de Charles-Édouard, 2 vol. in-8, 1830.

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PIENNE (Mme de), duchesse d’Aumont.


*GABRIELA, 3 vol. in-12, 1822. — Sous la tutelle d’un être mystérieux, Gabriela habitait une caverne au milieu des montagnes d’Espagne. Un jour, en poursuivant un lièvre, elle s’égare, et est accueillie par un jeune homme qui la conduit à son château : là elle passe de surprise en surprise ; c’est l’Ingénue de Voltaire ; c’est la Zilia de Mme de Graffigny. Après avoir lutté contre la jalousie d’une femme, contre un amour qui blesse sa reconnaissance, elle s’échappe pour aller à la recherche d’un frère, qu’on lui dit habiter au delà des mers. Dans sa fuite, elle est arrêtée par des brigands, qui la conduisent dans leur retraite souterraine ; mais bientôt, par des événements inattendus, elle est rendue à la liberté, puis à un amant auquel elle désespérait d’être à jamais unie ; puis enfin à ce frère, objet de ses recherches. — Un style facile, une morale pure, des détails intéressants sur l’Espagne et ses beaux sites, sur ses mœurs, ses spectacles et ses mo-