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presse sur ses pas. Parmi eux elle a bientôt distingué le jeune baron Ludwig, époux d’une femme charmante. Elle en devient éprise, et pour le captiver, elle déploie toutes les ressources de la plus habile coquetterie. Le jeune baron est à peu près subjugué, lorsque la saison des eaux se termine ; le baron retourne dans sa retraite ; par les soins de Coralie, une nomination inattendue l’appelle à la cour ; l’adroite enchanteresse entoure Ludwig de tant de piéges, qu’elle parvient à s’en faire aimer ; mais une fois maîtresse de son cœur, elle l’abandonne pour un autre, qui devient infidèle à son tour. La jeunesse, la beauté, le talent de Coralie se flétrissent et se consument dans le chagrin et dans les larmes, et pour mettre fin à ses souffrances, elle se précipite de sa fenêtre sur le pavé de la cour, et expire dans un état effroyable.

LES RIVAUX, traduit de l’allemand par Mme Betsy R…, 3 vol. in-12, 1822. — Rendre deux rivaux également intéressants, malgré la différence de leurs positions, tel est le but que s’est proposé Mme Pichler et qu’elle a parfaitement rempli. Alphonse Elmval a su se faire aimer de Lucie Florsheim, fille d’un riche négociant. En même temps, il a eu le malheur d’inspirer à une princesse puissante et vindicative une passion qu’il ne peut se résoudre à partager, bien qu’on lui offre le sort le plus brillant. Cette princesse met tout en œuvre pour désunir les deux amants, et, secondée par un certain chevalier Dumesnard, elle parvient en effet à persuader à Lucie que son Elmval est infidèle, et à celui-ci que Lucie aime Édouard de Nuenbach. Édouard, trompé lui-même par les apparences, conçoit l’espoir de toucher Lucie et de la désabuser sur le compte d’Elmval, qu’il croit un vil séducteur. Mais les rivaux se rencontrent, s’expliquent, tout s’éclaircit, les amants se réconcilient et s’épousent.

OLIVIER, traduit librement de l’allemand par Mme de Montolieu, 2 vol. in-12, 1823. — Olivier, le héros de ce roman, s’est vu, jeune encore, privé des avantages extérieurs auxquels on accorde généralement trop de prix dans le monde, par cette funeste maladie dont la vaccine est appelée à anéantir un jour entièrement les terribles effets. Parvenu à l’âge où les passions se font entendre impérieusement, il ne peut résister à celle qui sert souvent de mobile à toutes les autres ; l’amour lui fait connaître tout ce qu’il a de rigueurs. Une défiance trop naturelle dans un être accoutumé dès longtemps à n’inspirer que la compassion lui fait négliger les avantages nombreux qu’il pourrait trouver dans son esprit et ses talents ; il est le jouet d’une coquette qui s’est emparée de ses premières et de ses plus vives impressions, mais à laquelle il ne peut accorder son estime, jusqu’au moment où une femme jeune, aimable et vertueuse, digne d’apprécier le cœur et le noble carac-