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PERIN DE GRANDENSTEIN (Mme), né à Bruxelles en 1779.


LA DAME GRISE, ou Histoire de la maison de Beauchamp, in-12, 1815. — La Dame grise est un roman de chevalerie, où l’on trouve de vieux châteaux gothiques, des apparitions, des voyages d’outre-mer, des combats, des tournois et des chevaliers courant le monde avec ou sans leur dame. La Dame grise est une bonne petite dame, qui ne paraît dans le manoir de Beauchamp que pour annoncer de bonnes nouvelles. Le seigneur de ce manoir, après une absence de onze années, pendant lesquelles il n’a écrit que deux fois à ses parents, revient de la Palestine. Plus heureux que la plupart de ses confrères, il retrouve sa femme fidèle, ses vassaux soumis, ses enfants bien élevés ; mais ses voisins lui contestent la propriété de son domaine, et parviennent à force d’intrigues à empêcher le suzerain de lui rendre justice. Sa fille, la charmante Berthe, n’est guère plus heureuse ; elle a eu le malheur de donner son cœur au chevalier Arnaud, qui a juré d’être fidèle aux mânes d’une maîtresse morte depuis longtemps. Arnaud se fait ermite dans la forêt des Ardennes, et Berthe prend le voile dans un monastère voisin : c’est ce que voulait la Dame grise ; il fallait qu’un certain nombre de filles de la famille de Beauchamp se fissent religieuses pour que son âme fût en repos et pour qu’elle cessât ses apparitions. Les amours du frère de Berthe avec la jeune châtelaine de Sainte-Croix forment un épisode intéressant de ce roman, qui n’est ni plus amusant ni plus ennuyeux que beaucoup d’autres.

On a encore de cette dame : Contes gothiques, 2 vol. in-12, 1818.

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PETIS DE LA CROIX
(Alexandre-Louis), né à Paris en 1698, mort en 1751.


MILLE ET UN JOURS, contes orientaux, traduits du turc, du persan et de l’arabe, par Petis de la Croix, Galland, Cordonne, Charvis et Cazotte, 5 vol. in-8, fig. 1826. — Ces contes ont un fondement plus raisonnable que ceux des Mille et une nuits. Il s’agit de persuader à une jeune princesse, trop prévenue contre les hommes, qu’ils peuvent être fidèles en amour ; et en effet, la plupart des contes des Mille et un jours sont des exemples de fidélité. Plusieurs sont du plus grand intérêt ; mais il y a moins de variété, moins d’invention que dans les Mille et une nuits. On s’aperçoit d’ailleurs qu’ils sont l’ouvrage d’un religieux, à la multitude de traditions tirées de la théologie musulmane, et à la haine