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précipiter du haut d’une roche voisine, et le roman finit par l’union de Loys avec Guillemette. — Ce roman se dénoue d’une manière simple et naturelle. Plusieurs épisodes, notamment celui de la Nonnain voyageuse, et de la Méchante femme, sont des modèles de fraîcheur et de grâce. Le caractère du bon curé Gantelmi est touchant, et fait aimer la religion qu’il honore.

On a encore de cet auteur : Rose, ou le Triomphe de l’amour et de la vertu, in-12, 1804. — Le Sacrifice de Jephté, 2 vol. in-12, 1808. — Ginetta Baldini, 2 vol. in-12, 1809. — Ossolinsky, 4 vol. in-12, 1830. — Jeanne de Naples, in-8, 1833. — Le Siége de Toulon, 2 vol. in-8, 1834.

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MASSON (Aug.-Michel-Benoît Gaudichot, dit Michel),
né à Paris le 31 juillet 1800.


LE MAÇON, 2 vol. in-8, 1828 (publié en société avec M. Raymond Brucker. Voy. ce nom). — Le principal personnage de ce roman est un maçon, Gauthier, qui se marie avec une femme selon son cœur, avant d’avoir acquis, par l’âge et le travail, la maturité d’expérience et les habitudes d’ordre nécessaires pour assurer son bonheur et celui de l’être faible qu’il appelle à partager son sort. Entraîné par de détestables exemples, et par les conseils du maçon Leroux, son mauvais génie, Gauthier s’abandonne à l’oisiveté et aux vices qu’elle engendre ; il néglige ses enfants et cette Suzanne qu’il a tant aimée, mais dont les tendres exhortations ne peuvent plus lutter contre l’influence terrible qu’exerce sur lui Leroux, coureur de cabarets et de maisons de jeu. De faiblesse en faiblesse, de chute en chute, Gauthier tombe dans un conciliabule de brigands, qui cherchent à le rendre complice d’un vol de nuit. Le dénoûment de cette cruelle histoire a lieu devant la cour d’assises et sur la place de Grève : Leroux meurt sur l’échafaud ; Suzanne est engloutie avec ses deux enfants dans les eaux de la Seine ; et Gauthier reste seul sur la terre avec ses remords et son désespoir, triste victime de sa faiblesse et de ses vices. — Les caractères de ce roman sont vrais, quoique copiés souvent sur une nature assez triviale ; le récit ne manque ni de chaleur ni d’intérêt, et les descriptions sont empreintes d’un coloris qui unit la fraîcheur à la fidélité.

LES INTIMES, 2 vol. in-8, 1831. — L’histoire la plus secrète, la plus hideuse de la société parisienne, les plis de l’alcôve soulevés, les derniers mystères révélés, ce que le vice se dit à peine à lui-même, proclamé, des existences saphiques analysées, des anomalies de débauche indiquées, des secrets dont l’intimité la plus sans réserve s’avoue à peine la moitié, dévoilés, voilà ce que l’on trouve dans ce livre dont la lecture fait mal, car il est vrai, dans ce livre