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avec ses trésors, sa fille Clotilde, et quelques serviteurs fidèles, dans le château de Casin-Grandes, en Provence. Non loin de là est un autre château habité par Enguerry le Mécréant, qui porte la terreur dans toute la contrée. Pour échapper au massacre général, le beau juif Nephtaly va se réfugier à Casin-Grandes, où il parvient à se faire aimer de Clotilde. Cependant Enguerry, payé par les Vénitiens pour s’emparer du roi de Chypre, se rend au château de ce dernier, et lui demande sa fille pour épouse. On la lui refuse, et il s’éloigne en jurant de détruire le château. Lusignan allait succomber sous les efforts de ce cruel ennemi, lorsque Gaston arrive à la tête de ses chevaliers, et délivre Casin-Grandes. Le roi, reconnaissant, voit avec plaisir Gaston épris de sa fille, et il prépare tout pour son hymen ; mais Clotilde, toujours fidèle à Nephtaly, ne consent à épouser Gaston qu’avec la ferme volonté de se donner la mort en marchant à l’autel. Le jour où elle va consommer cet étonnant sacrifice, au moment où elle s’approche de l’autel, Gaston, qui s’était jusqu’alors caché sous la visière de son casque, se fait connaître, et Clotilde étonnée retrouve en lui le beau Nephtaly, pour lequel elle voulait mourir.

L’HÉRITIÈRE DE BIRAGUE, histoire tirée des manuscrits de dom Rago, 4 volin-12, 1822. — Cette production a plusieurs caractères qui décèlent une grande verve comique ; on y remarque surtout les deux anciens compagnons de Henri IV, dont l’originalité, les saillies et la franchise provoquent le rire, malgré la teinte sombre qui règne dans l’ouvrage. L’intendant Robert, fidèle serviteur de la famille des Morvan, dont la finesse est déguisée par une bonhomie touchante, est un caractère fort bien tracé.

JEAN-LOUIS, ou la Fille retrouvée, 4 vol. in-12, 1822. — Jean-Louis Granivel, charbonnier de son état, est un héros de cinq pieds dix pouces, un peu philosophe. Élève de son oncle Barnabé le pyrrhonien, il est cependant convaincu qu’il aime une petite Fanchette, ravaudeuse, fille trouvée par le père Granivel dans la forêt de Senart. Les deux amants allaient être unis, lorsque maître Plaidanon, procureur au Châtelet, croit reconnaître sa fille dans Fanchette. Bientôt il s’aperçoit qu’il s’est trompé et la renvoie à son père adoptif. Un nouveau père se présente, et c’est le véritable ; c’est le duc de Parthenay. Ce nouvel incident prive le charbonnier de sa bien-aimée, devenue Léonie de Parthenay. Fanchette, cependant, a promis à Jean-Louis qu’elle n’aurait jamais d’autre époux que lui. Pour l’obtenir, il va chercher la gloire en Amérique, y bat les Anglais, devient colonel, puis général, revient ensuite, et obtient enfin la main si désirée de Fanchette.