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thrope, le meilleur morceau de tout l’ouvrage ; plusieurs observations fines, qui annoncent la connaissance du cœur humain ; des caractères tracés avec assez de fermeté, tels que ceux de Laurent, de la comtesse Morleski, du baron de Kerlozée, du curé, d’Henriette, et surtout celui de Mme  Volf, qui soutient jusqu’à la fin son rôle atroce et scélérat.

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MAISTRE (le comte Xavier de), né à Chambéry en 1765.


VOYAGE AUTOUR DE MA CHAMBRE, suivi du Lépreux de la vallée d’Aoste, in-12, 1812. — Le Voyage autour de ma chambre est un joli petit roman qu’on lit d’un bout à l’autre sans quitter le volume, qu’on relit vingt fois avec plaisir, mais qui perdrait beaucoup à être analysé.

EXPÉDITION NOCTURNE AUTOUR DE MA CHAMBRE, in-18, 1825. — L’Expédition nocturne est une suite au charmant Voyage autour de ma chambre. Le public avait trouvé bon que M. de Maistre, sous prétexte de voyager chez lui, le fît réellement voyager avec lui dans l’empire des rêveries et des chimères, et qu’il se jouât, dans une ingénieuse facétie, du public et de lui-même. Il était juste qu’il recommençât ; et l’Expédition nocturne autour de ma chambre, récit plus étendu et tout aussi bizarre que le premier, est comme un nouveau chapitre de ce voyage fantasmagorique. L’auteur n’est pas inférieur à lui-même dans l’Expédition nocturne ; il s’amuse avec la même grâce qu’autrefois de ses propres idées ; il séduit, il entraîne par cette aimable facilité d’esprit, cette chaleur d’âme, ces mouvements affectueux, cette inspiration naturelle et douce avec laquelle il s’écrie : « J’aime les arbres qui me prêtent leur ombre, et les oiseaux qui gazouillent sous le feuillage, et le cri nocturne de la chouette, et le bruit des torrents ; j’aime tout… j’aime la lune ! » On voit qu’une ironie légère se mêle à ces transports : il en est de même partout.

LES PRISONNIERS DU CAUCASE, in-18, 1815. — Les Prisonniers du Caucase, dans un récit vraiment dramatique, plein de feu, de mouvement et de variété, offrent le tableau de la captivité du major Kaschambo chez les Tchetchenges indépendants, et de sa délivrance merveilleuse, due au courage et à la présence d’esprit de son fidèle serviteur Ivan. Cette nouvelle offre les plus curieux détails sur cet empire nouveau, vaste mélange de civilisation et de barbarie, de superstition et de lumières, de luxe et de rudesse, de vices modernes et d’antiques vertus.

LA JEUNE SIBÉRIENNE, imprimé à la suite des Prisonniers du Caucase. — Cette nouvelle, qui nous représente aussi avec de précieux détails les mœurs de l’empire russe, est l’histoire de la jeune