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LAWRENCE (James).


L’EMPIRE DES NAIRS, ou le Paradis des Femmes, 4 vol. in-12, 1814. Cet ouvrage a été reproduit sous le titre de Panorama des boudoirs ou l’Empire des Nairs, etc., 4 vol. in-12, 1816 — L’auteur suppose que les Nairs habitent une des côtes du Malabar, et forment la classe noble de la population du pays. Les dames nairesses ont la permission d’avoir plusieurs amants, mais elles mettent dans leur conduite une régularité admirable ; point de troubles, nulle confusion. Ces dames habitent chacune une maison isolée ; cette maison n’a qu’une porte, et cette porte ne s’ouvre que lorsque la dame le veut bien. Un aspirant se présente-t-il, il fait le tour de la demeure de celle qu’il aime, et, frappant de son cimeterre sur son bouclier, il donne le signal de son arrivée. Si la dame n’a pas d’engagement plus agréable, il est admis ; alors il laisse un domestique avec ses armes dans le vestibule, et cet appareil suffit pour écarter les importuns. Le lendemain, et souvent le jour même, autre visite et autre conversation. Une seule fois dans l’année les favoris de chaque dame se réunissent chez elle et dînent ensemble. Entourée des heureux qu’elle a faits, la maîtresse de la maison est ordinairement d’une humeur charmante.

Cet ouvrage, imprimé en 1807, fut saisi immédiatement, et ne fut rendu que sous la condition qu’on exporterait l’édition entière ; ce qui fut exécuté. L’auteur n’obtint qu’en 1814 la permission de le vendre en France, et il aurait aussi bien fait de ne pas nous gratifier de cette érotique production.

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LECOINTE (Jules).


L’ABORDAGE, 2 vol. in-8, 1836. — L’abordage est le plus terrible épisode d’un combat naval, duel qui commence à coups de canon, et qui se termine au pistolet et à l’arme blanche. Lorsque les mâts sont brisés, les cordages et les voiles déchirés, les deux vaisseaux se prennent corps à corps avec leurs grappins de fer, et les deux ponts forment un champ de bataille où la lutte devient plus acharnée et plus sanglante. Après avoir quitté la rade de Saint-Pierre-Martinique, le joli trois mâts la Bonite approchait des Bermudes, lorsqu’il rencontra le Conquistador, goëlette pirate, qui l’aborda et la prit. Martial, officier du navire capturé, et Malortigue, capitaine forban tombent ensuite au pouvoir d’une frégate de l’État, et Martial passe pour un des pirates : on l’enchaîne avec son compagnon, et tous deux parviennent à s’évader en rade de Cherbourg. Plus tard, Martial reconnaît son frère dans le forban Malortigue,