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LAMY (F.-G.).


LES AMANTS EXILÉS EN SIBÉRIE, ou Aventures de Mlle  Hamilton et du comte Narisking, 2 vol. in-12, 1808. — Sous le règne de Pierre le Grand, une des femmes d’honneur de l’impératrice, Mlle  Hamilton, fit périr un enfant qu’elle avait eu du comte Narisking. Accablée de honte et de remords, elle s’enfuit au hasard pour échapper aux recherches, et rencontre son amant que les ordres de l’empereur relèguent en Sibérie. Cette réunion n’est pas de longue durée ; Mlle Hamilton est reconnue et envoyée en exil. Les moments qu’elle a passés avec le comte ont été marqués par une seconde faiblesse ; mais loin d’outrager une seconde fois les sentiments de la nature, elle élève avec tendresse l’enfant de sa douleur, et ne s’occupe que de retrouver un jour son malheureux père. Dix-huit années s’écoulent dans cette infructueuse recherche ; l’enfant s’élève au sein de l’infortune, devient officier, est récompensé par l’empereur sur le champ de bataille de Pultawa, et obtient la grâce des auteurs de ses jours, qui goûtent enfin un bonheur qu’ils ont chèrement payé par les épreuves les plus cruelles. — On ne conçoit guère ce qui a pu engager l’auteur à charger, dès les premières lignes, son héroïne d’un crime qui révolte la nature, et détruit dans son principe tout l’intérêt qui devait s’attacher à elle, et que de longs malheurs ne peuvent reconquérir ; certes, un romancier plus exercé aurait eu l’adresse de sauver une telle inconvenance. Le style de ce roman est sans force et sans élévation ; cependant, quelques incidents ne manquent pas d’intérêt.

Nous connaissons encore de cet auteur : Théodore et Zulma, 3 vol. in-18, 1802. — Paul IV, ou l’Ermite de la montagne du lac Noir, 2 vol. in-12, 1809.

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LANTIER (E. F. de),
né à Marseille en 1734, mort en 1826


VOYAGE D’ANTÉNOR EN GRÈCE ET EN ASIE, avec des notions sur l’Égypte ; manuscrit grec trouvé à Herculanum, 3 vol. in-8, 1798 ; idem, 15e édit., revue et corrig. par l’auteur, 3 vol. in-8, 1821. — Les voyages d’Anténor ne sont qu’un roman d’imagination, fort gracieux à la vérité, mais qui ne donne que des idées imparfaites, et souvent même fausses, des mœurs de l’ancienne Grèce. Lorsque cet ouvrage parut pour la première fois, il fit une espèce de révolution dans les boudoirs. C’était le temps où, après avoir frissonné le matin au milieu des revenants de Mme  Radcliff, on allait sangloter le soir à Misanthropie et Repentir. Ces plaisirs fatigants trouvèrent bientôt un terme ; la sensibilité des jeunes