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LA MOTHE-LANGON (le baron Étienne Léon de).
connu d’abord sous le nom de la Mothe-Houdancourt,
né à Montpellier le 1er avril 1790.


L’ERMITE DE LA TOMBE MYSTÉRIEUSE, ou les Fantômes du vieux château, anecdote extraite des annales du XIIIe siècle, par Mme Anne Radcliff ; traduit par le baron de la Mothe-Langon (traduction supposée), 3 vol. in-12, 1815. — L’ermite de la tombe mystérieuse est un vertueux chevalier persécuté par un frère déloyal, qu’il persécute à son tour au moyen de tous les prestiges que peut fournir la plus noire fantasmagorie. Toutes les ressources de cet art sont employées pour effrayer la conscience du coupable Atembert, qui, pour jouir du vaste domaine de Saint-Félix, a plongé son père dans un noir cachot, et a fait assassiner son frère aux environs de Carcassonne. On ignore que ce frère, qui n’est autre que l’ermite lui-même, a échappé aux coups des assassins. Arembert le croit mort, mais il est sans cesse obsédé par les plus étranges visions, l’ermite lui apparaît sous toutes sortes de formes, au milieu des camps, au fonds des forêts solitaires ; sa voix formidable va troubler la joie du festin, et porte la terreur dans l’âme du coupable jusque dans l’asile consacré au repos des nuits. Les hommes d’armes, les hautes tours crénelées, les machicoulis, ne peuvent empêcher l’ermite de pénétrer dans le château de Saint-Félix ; au moyen d’une galerie pratiquée dans l’épaisseur des murs, il est présent aux conversations les plus secrètes, et plus d’une fois il s’oppose à d’odieux attentats. L’action se passe à l’époque de la guerre des Albigeois ; les grands vassaux de la couronne, les seigneurs qui prennent parti pour ou contre, parmi lesquels figurent Raymond comte de Toulouse, et Simon de Monfort, se combattent avec acharnement. Une foule d’incidents amoureux se mêlent à ces dissensions politiques et religieuses ; les dames, les demoiselles enlevées par des guerriers discourtois, et retenues de force dans leurs châteaux, sont délivrées par de bons et loyaux chevaliers, qui les restituent intactes à leurs légitimes possesseurs, et qui parfois en obtiennent quelques douces paroles pour récompense. De longues romances, des récits de guerre et d’amour coupent la narration, et ceux qui aiment la poésie unie au merveilleux et unie à la chevalerie, liront certainement ce roman avec plaisir.

LE VAMPIRE, ou la Vierge de Hongrie, 3 vol. in-12, 1824. — Édouard Delmont, entré fort jeune au service, avait suivi pendant plusieurs années le mouvement rapide qui entraînait nos armées à travers l’Europe. Au milieu de tant de marches et de fatigues, la Hongrie lui offrit quelque repos et les charmes d’un