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l’infortunée jeune fille découvre que les suites de sa funeste aventure vont la trahir ; elle s’éloigne, donne en secret le jour à une fille, et consacre tous ses soins à son éducation. La jeune Amélie grandit ; à dix-huit ans sa beauté fait impression sur le jeune Théophile Zimmer, qui a le bonheur de lui plaire ; il la demande à sa mère, aucun obstacle ne saurait s’opposer à cette union, mais Baptistine apprend que Théophile n’est autre que le fils de Charles Horst, et, pour dissiper l’erreur d’Amélie, lui avoue qu’il est son frère. Il n’en était rien cependant ; l’erreur se découvre, Théophile n’est point le frère d’Amélie ; la fameuse scène nocturne s’explique. Ce n’était pas Charles Horst, mais un étranger qui s’est introduit dans la chambre de Baptistine. Cet étranger confesse lui-même son attentat, et le répare loyalement en conduisant Baptistine à l’autel ; il va sans dire que Théophile épouse Amélie. — Il est peu de compositions d’Auguste Lafontaine où cet auteur ait su répandre une aussi grande variété d’incidents que dans ce roman, dont on ne saurait pressentir le dénoûment avant d’être parvenu aux dernières pages.

LA PETITE HARPISTE, ou l’Amour au mont Géant, 2 vol. in-12, 1815. — La scène se passe dans un village de Silésie, au pied du mont Géant. Annette et Antonin sont enfants des deux frères, riches paysans de Brombach, frontières de la Bohême. Tous deux ont reçu une éducation au-dessus de leur état, surtout Annette, dont la mère, vaine et ambitieuse, ne veut point que sa fille reste au village. C’est bien malgré elle que la pauvre Annette est élevée en demoiselle ; et lorsqu’en suivant sa mère chez la femme du pasteur pour y faire une visite de cérémonie, elle voit les jeunes paysans jouer gaiement devant leur porte, elle ne peut s’empêcher de soupirer. Annette était passionnément aimée de son cousin, et elle le chérissait tendrement. Mais les assiduités du comte de Lindt, dont elle fait la conquête à une foire voisine, ses présents, ses flatteries, les fêtes qu’il donne dans son château, altèrent un peu son amour pour le pauvre Antonin. Celui-ci souffre des accès de coquetterie de sa maîtresse ; mais à la fin l’amour l’emporte ; Annette s’échappe du château du comte au moment où elle allait l’épouser ; elle quitte ses parents, s’unit secrètement à son cousin, et tous deux vont de village en village mendier en faisant de la musique. Après la naissance de leur premier enfant, les deux époux reviennent dans leur village, où le comte de Lindt les met pour toujours à l’abri des revers de la fortune. — Il y a dans ce roman de jolis détails et des scènes villageoises pleines de fraîcheur et de grâce.

ROSAURE, ou l’Arrêt du Destin, traduit de l’allemand par la comtesse de Montholon, 3 vol. in-12, 1818. — Le baron de Gottorp