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sonnes, ils ne laissent pas que d’amuser quelquefois celles d’un âge mûr et formé. — On connaît encore de Mme  d’Aulnoy :

Mémoires de la cour d’Espagne, 2 vol. in-12, 1684. — Histoire de Jean de Bourdon, prince de Carency, 2 vol. in-12, 1691. — Mémoires et Aventures singulières de la cour de France, 3 part. in-12, 1692. — Mémoires historiques de ce qui s’est passé de plus remarquable en Europe, 2 vol. in-12, 1692. — Histoire nouvelle de la cour d’Espagne, in-12, 1692. — Nouvelles espagnoles, 2 vol. in-12, 1692. — Nouvelles et Mémoires historiques, 2 vol. in-12, 1693. — Mémoires de la cour d’Angleterre, 2 vol. in-12, 1695. — Histoire du comte de Warwick, 2 vol. in-12, 1704. — Histoire sublimes et allégoriques dédiées aux fées modernes, in-12, 1699. — Les Chevaliers errants, contes des fées, et le Génie familier, in-12, 1699.

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AUSTEN ( miss J. ) romancière anglaise,
née à Slaveson le 16 décembre 1775, morte le 18 juillet 1817.


RAISON ET SENSIBILITÉ, ou Les deux manières d’aimer ; traduit librement de l’anglais par Mme  de Montolieu, 4 vol. in-12, 1816. — C’est principalement dans la peinture des mœurs et des caractères que se distingue ce roman, un des mieux faits et des plus agréables de miss Austen. L’intrigue en est simple : l’auteur a mis en scène deux jeunes sœurs, belles, aimables, et possédant également toutes les qualités du cœur, mais l’aînée joint à ses vertus cette sagesse d’esprit qui seule peut mettre l’homme à l’abri des grandes douleurs de la vie. Tous ses sentiments sont modérés, ses peines adoucies par les efforts d’une raison qui ne l’abandonne jamais, et malgré les nombreux chagrins auxquels elle se trouve en proie, elle peut dire comme mademoiselle de la Vallière, à qui l’on demandait si elle était heureuse aux carmélites : Non ; mais je suis contente. Tel est en effet l’état d’un être qui parvient à triompher des passions sans autre secours que l’énergie de son âme. La seconde sœur, au contraire, livrée à toutes les chimères d’une imagination active, ne vit que d’émotions fortes, et s’abandonne aux plus pénibles avec une sorte de délices. Cédant tour à tour aux illusions de l’espérance, aux angoisses du désespoir, elle devient l’objet de la pitié la plus touchante ; car l’auteur a eu soin de ne lui donner aucun tort qui nuise à la pureté de son âme et de son caractère ; on la plaint d’autant plus, qu’elle est vertueuse, aimable et bonne ; mais, outre l’espèce de ridicule qui accompagne une pareille exaltation, il en résulte pour l’infortunée qui l’éprouve des chagrins et des malheurs réels. Telles sont les deux héroïnes de ce roman, dont il est impossible de faire l’analyse, puisque tout son mérite consiste dans le charme des détails et dans l’extrême vérité des personnages qui sont mis en scène.

LA FAMILLE ELLIOT, ou l’Ancienne inclination. Traduction libre de l’anglais par madame de Montolieu, 2 vol. in-12, 1821. — Dans ce roman, Jane Austen a justifié la réputation dont elle jouit en