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s’arment au hasard d’ossements et de crânes mortuaires ; ensuite le prêtre Thibault est dévoré par les loups dans la rue des Bourdonnais, en revenant d’accomplir une mission charitable. Enfin, pour dénoûment, on voit murer une épousée dans une cellule étroite, où la mort viendra la trouver après de longues années de solitude ! … N’est-ce pas là une pitoyable histoire ?

LES FRANCS TAUPINS, 3 vol. in-8, 1833. — L’action de ce roman se passe vers l’année 1440, un peu avant l’organisation des compagnies d’ordonnance et l’institution de la milice communale des francs archers, par Charles VII. Le vieux Guy, seigneur de la Rochefoucauld, est presque mourant dans son château de Barbezieux ; auprès de lui arrive son bâtard, Ambroise, que sa vocation appelait au métier des armes, mais que la volonté paternelle a relégué dans les ordres monastiques. Ambroise a conçu une passion violente pour sa sœur naturelle, Jeanne Sanglier, et c’est pour obtenir son amour qu’il est accouru de l’abbaye de Saint-Maixent. Ne pouvant réussir à faire partager son amour, il va consommer par la violence, dans la chambre même du vieillard, le déshonneur de Jeanne, lorsque le vieux Guy, retrouvant quelque force à la vue du crime qui va se commettre, se lève sur son séant, et repousse de sa main froide et décharnée son fils Ambroise, en prononçant sur lui sa malédiction. Le fils maudit quitte le château ; dans sa fuite il s’égare, et tombe dans un parti de routiers. Aveuglé par sa passion, il persuade aisément au capitaine Salazard de venir mettre le siége devant Barbezieux. Le château est pris ; pendant trois jours la ville est en proie au feu, au meurtre et au viol ; à la faveur de ce désordre, Ambroise enlève Jeanne Sanglier, et la transporte dans les souterrains de l’abbaye de Saint-Maixent. Cependant, Guy de la Roche, capitaine au service du roi, fils naturel du vieux Guy, revient à Barbezieux, et, pour venger la mort de son père et le sac de la ville, il appelle aux armes les gens de la tauperie, qu’on appela plus tard francs-taupins, et les engage dans une guerre acharnée contre les routiers. Le roman s’achève dans les luttes de cette guerre, et dans les efforts de Guy de la Roche pour retrouver et venger sa sœur naturelle, Jeanne Sanglier. Dans ce livre, l’auteur fait passer sous nos yeux tous les personnages marquants de cette époque : Agnès Sorel, les ducs de Bourbon et d’Orléans, Bernard d’Armagnac, le connétable de Richemont, Dunois, la Trémouille, Xaintraille, la Hire et autres.

LE BON VIEUX TEMPS, 2 vol. in-8, 1835. — Le Bon vieux Temps est un recueil composé de dix nouvelles, dont l’une, intitulée la Servante, occupe un volume presque tout entier, et a le tort, ainsi qu’une autre appelée la Pipée, d’être un peu trop égrillarde.