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n’épouse qu’un homme de son choix, Léontine devient Mme d’Arlhofe. Peu après son mariage, Léontine va visiter la terre de Smalkill, appartenant au capitaine Wallerstein, qu’elle a eu occasion de connaître à Revel ; elle y voit ses vassaux heureux, elle y entend parler des estimables qualités du propriétaire. De son côté, Wallerstein apprend que Léontine est bonne et bienfaisante ; depuis qu’il l’a quittée, elle est devenue une de ces beautés touchantes qui appellent en quelque sorte le sentiment ; enfin, ils se revoient, ils s’aiment. Dans un voyage qu’ils font ensemble, Léontine invite son amant, qui la suivait à cheval et qui souffrait d’un mal de dents, à entrer dans son traîneau fermé et garni de fourrures, tandis que son mari marchait en avant. Dans cette circonstance, Wallerstein perd toute sa raison ; il veut faire violence à Léontine, qui, craignant de ne pouvoir échapper aux tentatives téméraires de son amant, n’a d’autre ressource que de casser une des glaces de sa voiture. Sa main est ensanglantée : « Vous êtes pour moi, maintenant, le dernier des hommes », dit Léontine à Wallerstein, en enveloppant sa main dans son mouchoir. Wallerstein s’éloigne et part pour son régiment. Pendant son absence, Léontine devient mère ; Wallerstein, le cœur ulcéré, se retire chez le pasteur Gruber, confident de ses douleurs, dont il se décide plus tard à épouser Louise, sa fille unique. Léontine, qui est devenue veuve, et qui n’a pu oublier Wallerstein, s’égare en se rendant aux eaux de Carlsbad, sa voiture se brise, et le hasard la conduit dans la chaumière de Gruber. Wallerstein arrive pour épouser la fille du pasteur : on lui amène sa nouvelle épouse, et cette épouse, c’est Léontine. Louise est unie à un jeune Suisse nommé Wattewil, qu’elle aimait depuis longtemps. — Ce roman, malgré quelques défauts, offre une foule de détails très-attachants : les caractères, surtout celui de Léontine, sont bien tracés ; les événements sont bien amenés et se suivent d’une manière naturelle ; plusieurs scènes sont décrites avec un véritable talent.

On a encore de Kotzebue : Aventures de mon père, in-12, 1799. — Les Malheurs de la famille d’Ortemberg, 3 vol. in-12, 1801. — Les Bijoux dangereux, 2 vol. in-18, 1802. — Jeannette et Guillaume, 3 vol. in-12, 1802. — Ildegerte, 2 vol. in-12, 1805. — Souvenirs de Paris en 1804, 2 vol. in-12, 1805. — Souvenirs d’un Voyage en Livonie, 4 vol. in-12, 1806. — Romans, contes, anecdotes et mélanges, 4 vol. in-12, 1806. — Philibert, in-12, 1810. — Contes à mes fils, 2 vol. in-12, 1818. — Contes et Conseils à mon fils, 3 vol. in-12, 1824.

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KRÜDNER (Mme de),
née Wittinghoff, à Riga, en 1766, morte en Crimée en décembre 1824.


VALÉRIE, ou Lettres de Gustave de Linard à Ernest de G… 2 vol. in-12, 1803. — Au milieu de cette foule de productions