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lui sur le tillac, et arrive ensuite à Londres où elle s’unit au prince régent. Mais une des femmes de la princesse, qui l’avait surprise à deux heures du matin, sur le vaisseau, seule avec le capitaine, s’appuyant sur son bras et enveloppée d’une capote de matelot, avait gardé la mémoire de cet événement ; et lorsque quelque temps après la princesse de Galles refuse de prendre le bras de son époux, prend celui du capitaine, prolonge avec lui sa promenade bien avant dans la nuit, et, abandonnée de ses femmes, s’égare et ne revient qu’excessivement tard, cette femme fait des rapprochements qui furent une des principales causes de la rupture de l’union des deux époux. Toutefois une réconciliation n’était pas impossible, mais elle échoua contre une circonstance singulière : la princesse élevait un enfant ; un étranger vivait mystérieusement dans une chaumière non loin de son palais. Le prince de Galles veut savoir ce que c’est que cet enfant, que cet étranger ; on envoie chercher celui-ci : c’était l’ancien amant de la princesse, c’était Algernon. La princesse s’évanouit ; l’enfant s’écrie en voyant Algernon, et l’appelle son papa… Tels sont ces mémoires, tel est le roman.

Nous connaissons encore d’Ashe : L’Homme blanc des Rochers, 4 vol. in-12, 1829.

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AUDIBERT.


HISTOIRE ET ROMAN, in-8o, 1834. — Histoire et Roman est un de ces recueils qui ne s’analysent pas, tant est grande la diversité des sujets qui y sont traités ; nous n’entreprendrons donc point d’en donner ici une idée complète ; nous parlerons seulement de ce qui nous aura semblé digne de remarque. Dans la Bataille d’Hongues-Down, M. Audibert décrit la victoire remportée sur les Danois par Egbert, fondateur du royaume d’Angleterre ; les événements qui précédèrent la bataille et qui en furent le résultat, sont racontés avec précision. — Bed-Kaudir est un conte oriental plein de couleur et de sensibilité. — Dans l’Ormeau, l’auteur a retracé une de ces luttes de galanterie si fréquentes au moyen âge. Henri III, en présence de la reine Marguerite, a décoché une épigramme contre la fidélité des femmes, à laquelle Marguerite a répondu par la contre-partie de cette épigramme. Les deux adversaires consentent à porter ce combat tout poétique dans la réalité : une aventure propice s’est offerte, et le dénoûment d’une aventure d’amour apprendra lequel de Henri ou de Marguerite sera vainqueur. C’est Marguerite qui l’emporte. — Le morceau qui a pour titre Talma, est le plus important du livre. L’auteur, qui a eu l’inappréciable avantage d’être admis dans l’intimité de l’illustre acteur, a eu la pensée de reproduire, sous la forme vive et animée du dialogue, plusieurs entretiens familiers où Talma se révélait à nu ; il a réussi