Page:Revue des Romans (1839).djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
ARLINCOURT.

de Bourgogne au pont de Montereau, l’invasion de la France par les Anglais, les exploits de Lahire, de Dunois, de Jeanne d’Arc, et enfin le triomphe du monarque légitime. Tout cela est bien plus décousu que la rapide analyse que nous venons de faire de son livre.

ISMALIE, ou la Mort et l’Amour, roman poëme, 2 vol.  in-8, 1828. — La scène se passe à Saint-Paër, dans le Vexin normand. Ismalie est la fille du baron de Nesler, noble chevalier mort en Palestine ; elle a seize ans, et son cœur ne demande qu’une occasion d’aimer. Oscar paraît ; Ismalie l’aime, mais « Oscar aime comme un autre hait ; » il brûle d’amour, mais il a toujours l’air de haïr ; il fait à Ismalie une déclaration muette, que celle-ci a peine à comprendre. Ismalie a une vision terrible : un fantôme, une sibylle lui apparaît, et lui apprend qu’elle s’appelait avant sa mort Azila ; que le perfide Oscar l’avait séduite et délaissée, mais que, bourrelé de remords, il avait juré au pied des autels de ne dire à une femme : Je t’aime, qu’après qu’il serait son époux. Le revenant Azila insinue à Ismalie de faire prononcer le mot fatal à son amant ; après de grandes difficultés, il prononce le fatal je t’aime, et meurt. Un soir cependant il ressuscite ; il exige que son mariage s’accomplisse ; Ismalie hésite ; elle finit cependant par épouser Oscar ; elle joint la vie à la mort !…

On doit aussi à M. d’Arlincourt : Bannissement et retour de Charles VII, in-8, 1832. — Le Brasseur-Roi, chronique flamande du XIVe siècle, 2 vol. in-8, 1833. — Le Double règne, chronique du XIIIe siècle, 2 vol. in-8, 1836. — L’Herbagère, 2 vol. in-8, 1837.

Séparateur



ARNAUD (F.-T. de Baculard d’),
né à Paris, en 1718, mort en 1805.


LES ÉPOUX MALHEUREUX, ou Histoire de M. et Mme de la Bédoyère, in-12, 1745. Nouv. édit., 2 vol. in-12, 1783. — Ce roman offre en général plus de discours que d’action ; les mêmes situations, les mêmes réflexions sont reproduites trop souvent. Il y règne une teinte sombre un peu trop uniforme. L’auteur, qui ne sait pas s’arrêter, épuise le sentiment et ne le laisse pas respirer ; il pèche par un excès de pathétique, par une surabondance de sensibilité qui devient parfois fatigante. Dans cet ouvrage, comme dans tous les suivants, d’Arnaud a cherché à rendre les hommes meilleurs, en exerçant cette sensibilité ; et s’il n’y a pas réussi, on doit au moins lui savoir gré de l’intention. Ses autres productions sont :

Andelson et Salvini, anecdote anglaise, in-8, 1772. — Thérésa, histoire italienne, in-12, 1745. — Bal (le) de Venise, in-12, 1747. Réimprimé sous le titre : Amour, ce sont là de tes jeux ! — Sidney et Silly, ou la Bienfaisance et la Reconnaissance, in-12, 1766. Réimprimé sous le titre de Sidney et Volsan. — Batilde, ou l’Héroïsme de l’amour, in-8, 1767. — Clary, ou le Retour à la vertu récompensé, in-8, 1767. — Julie, ou l’Heureux