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prendre en quelques pages une idée de l’esprit naïf et jovial de Goldsmith, doivent lire son histoire d’un pauvre diable et celle d’un vieux matelot invalide, le plus plaisant optimiste qu’on puisse imaginer.

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GOLOWKIN (le comte Fœdor).


LETTRES DE BLANCHE, PRINCESSE D’AMALFI, À ADALBERT DE SAN-SEVRO, écrites à la fin du XIe siècle, in-8, 1821. — Ce roman, en partie fondé sur un opéra italien intitulé la princesse d’Amalfi, fut composé à la suite d’une discussion de société, où on avait défié l’auteur de traiter d’une manière piquante et neuve ce sujet assez fade et déjà connu. — Élevée avec soin sous les yeux de son père, la princesse Blanche possède le talent, fort rare dans le XIe siècle, d’exprimer ses pensées et ses sentiments par écrit. Près d’elle est un jeune page qui n’a pu la voir sans l’aimer ; mais le rang élevé de Blanche, l’humble charge qu’il occupe à la cour, lui défendent d’espérer aucun retour. Laissée à dix-sept ans, par la mort de son père, maîtresse de ses États et de sa main, la princesse d’Amalfi songe à prendre un époux ; l’année de deuil va finir ; un tournoi se prépare, et elle espère trouver parmi les preux que cette cérémonie rassemble, un chevalier digne d’elle, et cependant elle ne voit pas approcher sans terreur le moment qui doit lui ravir sa liberté. Inquiète de ce changement dans son sort, elle écrit à Adalbert, dont elle ne soupçonne par l’amour, lui parle de ses chagrins et de son inquiétude. Cette correspondance, qui n’était d’abord qu’une diversion à ses ennuis, lui devient peu à peu nécessaire ; oubliant le langage impérieux du pouvoir, elle prend le ton plus doux de l’amitié ; elle raconte à Adalbert ce qu’elle voit, ce qu’elle pense, ce qu’elle sent. Il y a infiniment de talent et d’adresse à mettre dans la bouche d’une femme la peinture d’un sentiment qu’elle éprouve presque à son insu ; cette foule de nuances délicates dont se compose l’amour échappent à toute analyse et ne se révèlent que par un mot ; aussi Blanche ignore-t-elle ce qui se passe dans son cœur, tandis que son trouble, son dépit, sa tendresse, trahissent à chaque instant sa passion pour Adalbert. — Nous ne continuerons pas plus loin l’analyse de ce joli ouvrage, afin de laisser au lecteur le plaisir de la surprise.

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GOLOWKIN (Mme  la comtesse de).


*ALPHONSE DE LODÈVE, 2 vol. in-8, Moscou, 1807 ; ou 2 vol. in-12, 1809. — Alphonse de Lodève quitte Paris, où il jouait le