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Scott. C’est ce volume que M. Destains a reproduit. On y retrouve presque tous les détails et les incidents qu’on remarque dans les Mille et une Nuits ; ce sont presque les mêmes contes sous d’autres noms et avec de légers changements. Le seul conte tout à fait nouveau a pour titre : Aventures de Mazem, habitant du Khorasan ; il est digne de figurer parmi les contes les plus agréables que nous a donnés Galland.

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GALT (John), romancier écossais du XIXe siècle.


SIR ANDRÉ WYLIE, roman écossais, traduit par Defauconpret, 4 vol. in-12, 1823. — André est un orphelin né dans un village d’Écosse, sans fortune, sans amis, sans protection, n’ayant d’autres parents que son aïeule, qui n’a pour tous moyens d’existence que le produit de son rouet. Et cependant, à force d’économie et de prudence, à l’aide d’une simplicité qui n’est pas sans adresse, d’une hardiesse sans impudence, d’une complaisance sans bassesse, et d’une probité soutenue, il parvient à acquérir une fortune considérable, à devenir membre de la chambre des communes, à obtenir le titre de chevalier, et finit par obtenir la main de la fille du seigneur du village où il était né. L’épisode de la réconciliation qu’il opère entre le marquis de Sandyford et son épouse se lit avec un grand intérêt.

LES ANNALES DE LA PAROISSE. (Ce livre fait partie des chroniques écossaises.) — Galt ne cherche point l’élégance, s’éloigne de l’étiquette, a peu de prédilection pour les souvenirs chevaleresques, et ne s’occupe ni d’exalter, ni d’embellir, ni de défendre ou d’accuser la nature humaine. Galt s’en tient à l’ancienne façon des conteurs de fabliaux : « Il y avait un jour un homme qui… » et, là-dessus, notre homme part, continue sa narration sans s’arrêter, sans faire de phrases, sans regarder à droite ou à gauche, pour découvrir des tableaux pittoresques ou des pensées neuves ; on l’écoute sans s’en douter, on est captivé par cette magie si simple et si naturelle. À nos yeux les caractères se développent, des personnages que nous jugions communs, vulgaires, peu intéressants, nous attachent malgré nous. Leurs petites bizarreries, leurs particularités si bien analysées, si bien décrites, nous amusent et nous captivent. Celui-ci est niais, cet autre est malin, ce troisième est habile, et ce quatrième à la fois sentimental et égoïste. Nous avions commencé la lecture d’assez mauvaise humeur ; bientôt notre front se déride, nous approuvons, nous sourions ; nous reconnaissons une veine cachée de causticité bonhomière ; nous nous habituons au langage narquois de l’auteur ; enfin, la gaieté