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M. Fabre d’Olivet a tiré le meilleur parti ; il a jeté un jour lumineux sur une époque et un pays jusqu’à ce temps laissés dans l’oubli ; il nous a fait connaître les mœurs tout à la fois simples et originales de ces montagnards rudes et fiers, qui avaient su porter la vie humaine au pied des neiges et des glaces éternelles : en temps de paix, peuple de chasseurs et de bergers ; en temps de guerre, au moment du péril et de l’invasion étrangère, peuple de soldats. Il est à regretter qu’au lieu d’un roman, M. Fabre d’Olivet n’ait pas fait une histoire d’un sujet si large et si abondant en faits intéressants.

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FAUQUE (Mlle de), romancière, née au commencement du XVIIIe.


*ABASSI, histoire orientale, 3 vol. in-12, 1753. — On lit dans l’histoire des Arabes, que le calife Haroun avait une sœur appelée Abassah ; que cette princesse devint amoureuse de Giaffar, favori d’Harou, et que le calife consentit à les unir, à condition que lorsqu’ils seraient mariés ils n’useraient point des droits de l’hymen ; leur signifiant qu’il les ferait mourir l’un et l’autre s’il s’apercevait qu’ils eussent contrevenu à ses ordres. Giaffar et Abassah firent serment d’obéir ; pendant longtemps ils n’osèrent enfreindre la loi cruelle et ridicule qui leur était imposée ; ils cédèrent enfin à leur passion ; Abassah devint enceinte, cacha son état, et accoucha secrètement d’un fils qu’elle envoya à la Mecque. Tout ayant été découvert par la suite, le barbare Haroun fit mourir sa sœur et Giaffar. — Tel est le sujet du roman d’Abassi, dont Mlle de Fauque a fait une histoire assez intéressante, mais très-romanesque.

On a encore de Mlle de Fauque : *Les Préjugés trop braves et trop suivis, 2 part. in-12, 1755. Réimprimés sous le titre de : Danger des Préjugés, ou Mémoires de Mlle d’Oran, 1774. — Le Triomphe de l’Amitié, in-12, 1751. — Contes du Sérail, in-12, 1753. — Frédéric le Grand au temple de l’immortalité, in-8, 1758. — Histoire de Mme de Pompadour, in-8, 1759. — Les Zélindiens, in-12.

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FÉNELON (Fr. de Salignac de la Mothe),
né au château de Fénelon, le 6 août 1651, mort le 7 janvier 1715.


LES AVENTURES DE TÉLÉMAQUE. — Il y a longtemps que tout est dit sur ce livre, qui, sans être un véritable poëme, se rapproche pourtant des principaux caractères de l’épopée, par l’étendue, par les fictions, par le coloris poétique. La première édition parut sous le titre de : Suite du quatrième livre de l’Odyssée d’Homère, ou les Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse, in-12 de 208 pages, 1699. Ce n’est qu’un fragment qui ne va que jusqu’au tiers du cinquième livre des éditions divisées en vingt