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bab arrive, on lui apprend le ravage causé par sa suite, et il se contente de hausser les épaules ; il s’installe dans la maison, met tout sens dessus dessous, gronde, jure, fume, boit, brise, brouille son neveu avec tous ses amis, et finit par le priver de son héritage, en épousant une vieille et ridicule demoiselle, fille d’un épicier de campagne. — Dans les Malheurs d’un capitaliste, lors Ellis passe en revue tous les dangers qu’offrent en Angleterre les divers placements de numéraire. Le capitaliste essaye de tous les genres de placements ; il place ses fonds sur diverses banques, et les pertes qu’il éprouve réduisent considérablement son capital ; il prend des actions dans les canaux, les chemins de fer, les mines, et il perd toujours quelque chose à ces diverses exploitations. Enfin, il se décide à manger son capital, persuadé par l’expérience que c’est le placement le plus certain. — La Tireuse de cartes, le Spéculateur et une Partie de campagne, sont encore des tableaux de mœurs anglaises pleins d’observation et de vérité.

Nous connaissons encore de lord Ellis : Aventures d’un Gentilhomme parisien, 2 vol. in-8, 1837.

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EMMANUEL GONZALÈS.
En société avec M. Molé-Gentilhomme.


LA LUCIOLE, in-8, 1837. — Ce livre est un recueil contenant six nouvelles purement écrites, mais un peu diffuses et trop chargées de détails. Il est précédé d’une longue préface de M. Roland Bauchery, qui roule tout entière sur les vers luisants.

LE ROI DES ROSSIGNOLS, 2 vol. in-8, 1837. — Le Roi des rossignols est un de ces chanteurs qu’on désigne au théâtre sous le nom de soprano. — Lelio est le fils d’une courtisane napolitaine, que sa mère a vendu pour payer les dettes de jeu de son amant, c’est-à-dire que cette mère dénaturée a livré son fils pour quelques ducats, et on a fait de Lelio un soprano auquel son admirable voix a valu le surnom de Roi des rossignols. L’amant de sa mère ayant hérité d’un de ses oncles, renvoie la courtisane et reçoit dans son palais les plus célèbres artistes ; c’est à ce titre que Lelio est admis chez le prince Sylviano. Celui-ci était amoureux d’une honnête jeune fille nommée Stella, qui lui résistait ; espérant en avoir meilleur marché lorsqu’elle serait mariée, il eut l’idée bouffonne de donner à la jeune fille un époux commode et peu dangereux, et la maria au soprano, qui ne comprit que plus tard le rôle doublement infâme qu’on lui faisait jouer ; il osa se plaindre ; mais, par le crédit de Sylviano, il fut renfermé dans l’hôpital des fous, d’où il ne sortit que par l’intervention d’un voyageur qui le fit évader. Lelio était un jeune homme d’une admirable beauté, il inspira