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CAYLUS (Mme la marquise de), née de Villette.


LES SOUVENIRS DE MADAME DE CAYLUS, in-8, 1770 ; édition publiée par les soins de Voltaire, avec une préface et des notes. — Les Souvenirs de madame de Caylus ont la condition première pour plaire, le naturel. On voit par sa manière d’envisager les choses, qu’au temps dont elle nous parle elle était une jeune femme aimable, bonne, spirituelle, insouciante et légère. Tout n’est pour elle qu’affaire de société, et elle juge les hommes sous ce rapport seulement. Louis XIV n’est pas un grand roi pour elle ; c’est un prince aimable, se brouillant, se raccommodant avec ses maîtresses ; elle ne parle point de ses victoires, elles appartiennent à l’histoire, « et d’ailleurs, dit-elle, une femme, et surtout de l’âge dont j’étais, tourne ses plus grandes attentions sur des bagatelles. » Cette façon d’examiner une cour et des personnages qui nous ont connus d’ailleurs par de grandes choses, n’est certainement pas sans intérêt ; on aime à connaître le ton qui régnait dans une telle société. Et les Souvenirs de madame de Caylus, en nous présentant le siècle de Louis XIV sous ce point de vue, servent à en compléter le tableau.

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CAYLUS (le comte de), né à Paris, en 1692, mort en 1765.


ŒUVRES BADINES COMPLÈTES DU COMTE DE CAYLUS, 12 vol. in-8 ornés de fig., 1787.

Cette collection est divisée en quatre séries : 1o Romans de chevaleries ; 2o Historiettes, Contes, Nouvelles, etc. ; 3o Contes orientaux et féeries ; 4o Facéties. L’éditeur y a omis plusieurs ouvrages du comte de Caylus, et y a fait entrer non-seulement les opuscules auxquels il n’a eu qu’une part légère, mais encore plusieurs écrits à la publication desquels il est entièrement étranger. Pour la nomenclature des nombreux romans et contes que M. de Caylus a presque tous publiés sous le voile de l’anonyme, voy. Quérard, France Litt., art. Caylus.

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CAZOTTE (Jacques),
né à Dijon en 1720, mort sur l’échafaud révolutionnaire le 25 sept. 1792.


LE DIABLE AMOUREUX, nouvelle espagnole, in-8, 1772. Cette édition est rare et recherchée à cause des figures grotesques et d’une préface, qui est une satire du luxe de gravures dont on ornait souvent alors des écrits forts médiocres. — Dans ce roman, le bon Cazotte semble ne vouloir raconter qu’un long rêve ; mais ce rêve est plein d’agrément. Du fond, d’abord très-sombre, puisqu’il s’agit de magie noire et d’évocations diaboliques, qui se produisent primitivement sous l’aspect le plus repoussant et le plus terrible, ressortent des couleurs vives, fraîches et brillantes. Le lecteur, qui ne s’attendait qu’aux idées sombres et lugubres d’un sujet qui