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CASANOVA DE SEINGALT (J.-J.),


né à Venise en 1725, mort vers 1799.


MÉMOIRES DE CASANOVA, extraits de ses manuscrits originaux, 12 vol. in-12, 1826 et ann. suiv. — Aucun homme peut-être n’a mené une vie plus aventureuse que Casanova. Cet homme, qui a couru l’Europe et l’Asie pendant la moitié de sa carrière, a vécu alternativement, souvent en même temps, dans la plus haute société et avec l’écume des nations. Il a été lié avec les personnages les plus célèbres de son siècle. Doué d’une mémoire imperturbable et d’une étonnante perspicacité, c’est en courant le monde, c’est au milieu des passions et des dissipations de tout genre, qu’il a tout étudié, tout observé, tout appris. Joueur, gourmand, libertin effréné, il fut capable de générosité, d’amour, même de délicatesse et de dévouement. Il a été poëte, romancier, historien, publiciste, érudit, chimiste, mathématicien, etc. ; toujours faisant preuve d’esprit et de capacité. Casanova fut un homme de son siècle, épicurien comme on l’était alors, ne voyant dans la vie qu’un moyen de jouissance, et pour qui l’ennui était le plus grand des maux. Mais malgré tous ses vices, il ne fut pas l’un des plus dignes de réprobation parmi ces hommes habitués à ne rien refuser à leurs passions et à faire abus de leurs facultés. L’étonnante variété d’incidents, d’observations, de succès et de revers imprévus qui forment la chaîne de cette vie si agitée, offre à la fois au lecteur l’agrément du roman le plus fécond en événements singuliers, le charme des voyages qui peignent avec fidélité les mœurs des peuples, et l’intérêt des mémoires où l’on trouve avec tant de plaisir des anecdotes et des détails nouveaux sur les personnages.

Les Mémoires de Casanova sont écrits en français ; c’est sur le manuscrit original, en possession du libraire Brockhaus de Leipzig, que Schutz a publié une version allemande : l’édit. publiée à Paris n’est qu’une traduction tronquée de cette version. — On doit aussi à Casanova : Icosameron, ou Histoire d’Édouard et d’Élisabeth, qui passèrent quatre-vingt-un ans chez les Mégamières, habitants arborigènes du Prolocosme, dans l’intérieur de notre globe ; trad. de l’anglais (trad. supposée) ; 5 vol. in-8, sans date (1788-1800).

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CASTELLANE (Jules de).


AMÉNAÏS, ou Malheur et Vertu, 2 vol. in-12. 1809. — L’héroïne de ce roman épouse d’abord un homme qu’elle déteste, parce que sa tante fait semblant d’être malade ; elle se remarie bientôt après à un autre homme qu’elle n’aime guère davantage, sans savoir bien positivement si son premier mari est mort ; retrouve ce maudit époux, précisément le jour de ses secondes noces, est s’en voit aussitôt débarrassée par un duel où les deux maris lui procurent le plaisir d’être deux fois veuve, en s’enferrant l’un l’autre, et en