Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 17.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

révolutionnaire militaire et par la direction politique. C’est assez dire la méfiance des communistes à l’égard de l’armée et leur méfiance réciproque Ils ont porté l’organisation de l’espionnage à son plus haut degré de perfection à cela seul est dû que jusqu’ici aucun complot n’ait pu aboutir.

Vu le mauvais état des voies ferrées et du matériel des chemins de fer, les troupes sont dès maintenant cantonnées dans les régions qu’elles doivent occuper en cas de guerre. A la frontière Nord-Ouest, deux corps d’armée avec artillerie lourde pour la défense de Petrograd. A la frontière Est, également deux corps d’armée avec artillerie lourde. Un corps d’armée couvre Moscou. Au Sud-Ouest, frontière de la Pologne et de la Roumanie, quatre corps d’armée avec artillerie lourde. Une division en Crimée. Un corps d’armée à Tamboff.


Les troupes de destination auxiliaire se décomposent comme suit :

1° Troupes de la direction générale politique, chargées de combattre la contre-révolution et de maintenir l’ordre. Elles ont leur état-major à Moscou ; mais elles sont à la disposition de toute ville ayant une direction politique locale : on envoie, suivant les besoins, depuis une compagnie jusqu’à plusieurs régiments.

En 1922, elles comprenaient 50000 hommes répartis en 18 divisions. Les hommes y sont mieux équipés et mieux nourris que leurs camarades de l’armée rouge ; la discipline y est aussi mieux observée et la tenue moins débraillée. Ces troupes se recrutent principalement parmi les membres de l’Union de la jeunesse communiste. On peut les voir tous les jours à Moscou sur la place Rouge, où on les exerce.

2° Troupes de la réserve communiste. Composées de communistes russes et de Finnois, Lettons, Chinois, Bachkirs et autres nationalités, ce sont elles qui servent de garde du corps aux membres du Gouvernement des Soviets. En temps ordinaire, leurs cadres sont très réduits ; mais, en cas de besoin, la mobilisation s’opère avec une rapidité extrême. En 1922, les 1er mai et 7 novembre, le régiment communiste de Moscou passa en quelques heures de 400 à 1 500 hommes. Une consigne sévère interdit l’entrée des casernes à qui ne peut montrer patte blanche. A Petrograd, quatre régiments sont casernés à Smolny, devenu le centre communiste de la ville.