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camion tracteur, se trouva précipitée à 50 mètres plus bas : maison put la tirer de là sans autre dommage que la disparition… de la soupe.


Dans la zone Sud. — Nous avons vu qu’il avait été décidé que le matériel automobile destiné à faire la traversée par le Col de Tende ou la Corniche serait amené à pied d’œuvre par voie ferrée.

Les premiers départs de trains de la région arrière du front français datent du 29 à 17 heures : ces trains emmenaient des troupes qu’ils devaient porter directement vers Milan, soit par Modane, soit par Vintimille. Mais ils embarquèrent aussi, dans la région d’Épernay, 400 camions automobiles avec leur personnel, qu’ils amenèrent dans la zone Sud par un itinéraire extrêmement compliqué, via Toulouse. Ces camions débarquèrent, les uns à Cette, les autres à Aix en Provence, pour gagner Nice par la route, les autres à Nice même. C’était à Nice, en effet, que s’installaient, et le Régulateur général, commandant Marchand, et le Commissaire régulateur automobile, capitaine Censelme : ces deux officiers étaient à leur poste le 31, pour commencer les opérations le 1er novembre.

Le programme avait été arrêté ainsi :

Il devait arriver à Nice vingt-quatre trains par jour. Sur ces vingt-quatre trains, seize continueraient leur route par la voie ferrée, huit seraient vidés de leurs éléments à Nice (quatre trains) et à Vintimille (quatre trains). Les quatre éléments débarqués à Nice feraient route par l’Escarène, Sospel, le Col de Tende, San-Dalmazzo (rembarquement sur chemin de fer italien) ; les quatre éléments débarqués à Vintimille feraient route par la Corniche, San-Remo, Port-Maurice, Albenga, Savone (rembarquement sur chemin de fer italien).

Comme dans la zone Nord, il s’agissait, ici, d’éléments montés et particulièrement d’artillerie.

La question des vivres et des cantonnements dans les gîtes d’étapes fut débattue avec les autorités italiennes de San-Dalmazzo : on supposait que le passage par le Col se ferait en trois jours, le passage par le bord de la mer en quatre jours. Les camions automobiles portaient, en conséquence, les vivres, les munitions, les bagages.