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restera jusqu’après midi ; elle tient la ligne de Château-Brehain, Brehain, Achain ; elle est en liaison étroite avec la 11e division toujours à Pévange, un de ses objectifs de la veille. « En pleine retraite ? » Non. Au 20e corps on ne bat en retraite que sur des ordres formels. Pour qui a vu les troupes, ce jour-là notamment, cet esprit y règne de haut en bas. En fait, la 39e division ne quittera la corne Nord de la forêt de Château-Salins qu’à midi 45 ; et de même, la région avoisinante des localités ci-dessus indiquées. Mais à ce moment, les ordres de retraite sont depuis longtemps partis d’en haut, et l’ont touchée.


Quant à la 11e division qui aurait été entraînée dans ce mouvement de retraite, toujours dès 8 heures, l’erreur est aussi complète. Elle tient dans la matinée les positions gagnées la veille et se maintient toute la journée sur les hauteurs qui les dominent : hauteurs Sud d’Habondange et de Conthil-Riche, Lidrequin et Haut de Koking. Bien plus, de ces derniers points elle aspire et se prépare à répondre aux appels de l’armée formulés dès 7 heures, répétés à 8 heures 15, d’attaquer vers Lidrezing pour dégager le 15e corps. Car ce corps d’armée contre-attaqué sur tout son front depuis la région de Bideffstroff jusqu’à la lisière Sud-Est de la forêt de Bride et Koking est dans une situation critique. Il est demandé par l’armée au 20e corps, à 8 heures 15, « d’attaquer immédiatement vers Lidrezing pour enrayer l’offensive ennemie et dégager le 15e corps. »

La 11e division ne quittera cette région que dans la soirée, et avec ses arrière-gardes dans la nuit, après l’exécution du repli ordonné à la 39e division. C’est toujours sur un ordre qu’elle se repliera et dans une tenue parfaite.


« Découverte par la retraite du 20e corps, vivement pressée par les Allemands, la 68e division de réserve se replie à son tour, » est-il encore écrit dans le récit de la matinée du 20 août. Nous avons vu ce qu’était la retraite du 20e corps. Il n’y en avait pas. Jusqu’à midi 45, il tient la forêt de Château-Salins, y compris sa corne Nord ; par-là, il couvre toujours le flanc droit de la 68e division de réserve. Quand il se replie dans l’après-midi, par ordre supérieur, la 68e s’est déjà repliée.


En résumé, le 20 août 1914, à midi, le 20e corps est en état physique et moral de résister à l’ennemi et de l’arrêter, si on