Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 65.djvu/310

Cette page a été validée par deux contributeurs.


De Toronto à Hamilton en bateau, en longeant la côte. Le spectacle est splendide. Ces grands lacs sont autant de mers intérieures ; celui d’Ontario est à lui seul aussi grand que l’Angleterre et l’Écosse réunies. Partout sur les bords s’élèvent des cités nouvelles. Deux canaux à écluses réunissent les lacs Ontario et Érié en contournant les chutes du Niagara et mettent ainsi toute la région des lacs en communication directe avec la mer par le Saint-Laurent ; l’un est sur le territoire canadien, l’autre sur celui des États-Unis. En outre, un grand canal maritime doit réunir en terre canadienne le lac Huron à Montréal et permettra aux cargos de passer directement de l’Océan jusque dans les lacs les plus éloignés. Ce canal s’étendra sur un parcours de 700 kilomètres. Vraiment, l’avenir qui attend ce merveilleux pays dépasse tout ce que l’imagination peut rêver.

Hamilton est la rivale de Toronto : on l’appelle la « cité ambitieuse ; » mais comme elle ne compte encore que 150 000 habitants, elle a du chemin à faire pour rattraper son aînée.

Nous y arrivons à midi et demi ; la chaleur est extrême. Cependant la population, le maire et le clergé nous attendent à la gare et on nous mène tout d’abord à l’Hôtel de ville. Après la lecture de l’adresse du maire et la réponse du maréchal, une demi-douzaine de gracieuses fillettes nous offrent des gerbes de roses nouées de rubans tricolores et la réception se termine par un défilé des personnes présentes qui veulent serrer la main des « Français de France. » — C’est encore le nom qu’on nous donne ici. — Très peu parlent notre langue, assez cependant pour dire : « Vive la France ! »

L’après-midi est heureusement consacré à parcourir la campagne environnante ; elle est couverte d’arbres fruitiers, en particulier de cerisiers et de pommiers. Autour de la ville sont des champs de légumes, de tomates, de framboises ; au-delà s’étendent à perte de vue des cultures de blé et de maïs.

Arrêt et rafraîchissements au Country Club sur le lac ; puis thé chez l’ancien gouverneur. Nous rentrons pour le dîner ; commencé à huit heures, il se termine à onze heures et demie : les discours sont cette fois entremêlés de chants. Il y est beaucoup question de l’avenir économique du Canada, car c’est la Chambre de commerce qui nous reçoit.