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seule un moment. Ce retour au Plessis n’a pas d’autre motif. Sauf peut-être aussi la passion des courses à cheval.

« … Je désire que votre esprit charmant se distraie, et s’amuse autant qu’il en a besoin pour vivre… Vous ne négligez que les humbles et anciens amis : c’est à eux, non de se consoler, mais de se taire. »

Pourtant il ne se tait pas.

Pendant que Villemain marivaude ainsi, il prépare la suite d’un travail sur les Pères de l’Église. Il y a loin de la belle baronne Rose aux Pères de l’Église. Mais l’étude est le repos du philosophent la consolation du sage : deus nobis haec otia fecit. Assez fidèle à la Revue, Villemain, pendant cette année 1856, lui donne son article en février, sur : les Chrétiens d’Orient ; il en publie un second en septembre : L’opinion de quelques publicistes modernes sur l’Angleterre, mais il en avait promis un autre en mars aux Blaze de Bury pour la Revue, et c’est au Correspondant qu’il l’apporte ! F. Buloz lui en veut terriblement, et surtout il lui en veut de l’avoir leurré, il ne le lui pardonnera pas de sitôt. Aussi traite-t-il assez vivement son auteur. Cet article de Villemain sur Astérius évêque d’Amasée est moins précieux au point de vue documentaire, qu’au point de vue de la forme que l’écrivain lui donne : la description des paysages y est charmante, et Villemain, puriste, s’y plaît.

La Note de la Direction qui accompagnait le travail du transfuge, dut exaspérer F. Buloz. Elle se termine ainsi… « Nos lecteurs nous sauront gré d’avoir accueilli avec empressement cette bonne fortune, et les collaborateurs habituels du Correspondant s’honoreront du voisinage d’une si haute renommée littéraire. »

Voici la lettre de François Buloz :


26 mars 1856.

« Apprendrez-vous enfin, mon cher Henri, à connaître certains hommes pour ce qu’ils sont ? Voyez le Correspondant du 25, et vous jugerez si Villemain vous a trompés l’un et l’autre, aussi bien que nous.

Après de tels mensonges, après un manque de foi pareil, nous avons bien le droit d’apprécier à sa mesure l’homme qui se respecte si peu, qui manque à sa parole, sans même l’audace de ces sortes de gens. Qu’il aille donc avec la tourbe des cagots, il [1]

  1. Inédite. 9 octobre, sans autre date.