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ceux des navires similaires existant dans les autres marines.

Des incidents très significatifs ont démontré, au cours du mois d’avril, qu’on ne peut plus compter sur nos torpilleurs actuels pour remplir des missions militaires. En l’espace de moins de quinze jours, 3 d’entre eux ont été obligés d’interrompre leur voyage. Le Mangini, le 7 avril, a été désemparé sur les rivages de Corse par suite d’une avarie de chaudière, et manqua d’être jeté à la côte. Le Francis-Garnier, envoyé à Monaco, a dû rentrer à Toulon par suite d’une voie à l’avant. Enfin, le ministre a vu le Commandant-Borie, qui l’escortait dans son voyage à Alger, le lâcher à 80 milles dans le Nord-Est de Minorque, à cause d’une avarie de machine. Ici encore, nous ne voulons pas faire de comparaison entre la flotte légère de la France et celle de la Grande-Bretagne, des États-Unis ou du Japon : cette étude tournerait trop à notre confusion. Bornons-nous à l’énumération des forces légères italiennes. L’Italie qui a reçu, comme nous, 5 croiseurs ex-ennemis, possède en outre 4 bâtiments de 3 000 à 4 500 tonnes : le Quarto, le Nino Bixio, le Marsala et le Libia, dont les vitesses atteignent 28 nœuds et qui sont armés, les uns de 6 pièces de 120 millimètres et le quatrième, le Libia, de 4 300 tonnes, de 2 pièces de 152 et de 8 pièces de 120. Tous ces navires sortent des chantiers italiens, ce qui porte a 9 unités le total de la flotte de croiseurs légers de la péninsule. L’Italie s’est montrée particulièrement heureuse dans la constitution de ses escadrilles de contre-torpilleurs. Elle possède, en effet, en dehors du navire allemand qui lui a été remis en même temps que le nôtre, 4 contre-torpilleurs, de 1 800 à 1 900 tonnes, développant de 35 000 à 40 000 H. P. et donnant tous plus de 34 nœuds. Le Falco, qui date de 1919, atteint même une vitesse de 40 nœuds ; il est armé de 5 pièces de 120. En outre, notre voisine a en chantier 5 unités type Leone qui sont remarquablement conçues. Elles déplacent 2 000 tonnes ; leur puissance de 42 000 H. P. leur permet d’atteindre une vitesse de 39 nœuds avec un rayon d’action de 1 200 milles à 20 nœuds. Elles portent 8 pièces de 120 millimètres. — Nous n’avons aucune unité à opposer à ces redoutables destroyers qui pourraient balayer la Méditerranée de tous les torpilleurs qui s’y trouveraient.

Pour ces derniers navires, alors que nous ne possédons aucun grand torpilleur antérieur à 1914, l’Italie arme 13 unités