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dernière où l’on relève sur les procès-verbaux de la 1re Classe la présence de Bonaparte.


La réforme de l’Institut, faite en 1803 par le Premier Consul, établit quatre Classes, au lieu de trois ; la Classe des Sciences morales et politiques ayant disparu, ses membres furent répartis dans les autres Classes ; chaque membre reçut annuellement du trésor public quinze cents francs [1] (et depuis 1803, si le prix des choses a varié, la somme de quinze cents francs est demeurée inchangée) ; chaque Classe nomma ses membres elle-même et elle seule, mais les membres élus durent être confirmés par le Premier Consul. La Section II de la 1re Classe, au lieu de s’appeler Arts mécaniques, prit le nom de Mécanique, qu’elle a gardé.

L’État actuel de l’Institut des Sciences, Lettres et Arts, au 1er octobre 1805, met hors cadre, en tête de la 1re Classe, « l’Empereur, nommé membre de cette Classe, Section de Mécanique, le 5 nivôse an VI. » La liste même des membres de la Section ne comprend plus que cinq noms : Monge, Prony, Périer, Berthoud, Carnot. Il en fut de même pour tous les annuaires de l’époque impériale.

Le gouvernement de Louis XVIII ne songea pas à publier un annuaire de l’Institut. C’est dommage ; il eût été intéressant de savoir comment la Restauration aurait traité le Roi de l’ile d’Elbe sous le rapport académique. Le gouvernement des Cent Jours s’empressa de réparer la négligence du gouvernement précédent ; il fit paraître l’État actuel de l’Institut impérial des Sciences, Lettres et Arts au 1er avril 1815. En tête : « L’Empereur, protecteur. » Ce titre accompagnait son nom pour la première fois.

Le 10 avril 1815, le ministre de l’Intérieur adressait cette lettre au président de l’Institut impérial :

« Monsieur le Président, l’Empereur a reconnu l’inconvénient qu’il y a de laisser vacante dans la Section de mécanique de la 1re Classe de l’Institut la place que Sa Majesté est obligée

  1. Cette indemnité annuelle de 1 500 francs remontait à l’origine de l’Institut en 1795 ; la nouveauté à partir du Consulat, c’est qu’elle fut régulièrement payée. Elle était payée, et elle l’est toujours, à raison de 100 francs par mois, le surplus étant distribué en jetons de présence. Bonaparte, dans une séance de l’an IX, émargea pour la somme de 4 fr. 33.