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L’ŒUVRE DE LA FRANCE EN SYRIE.

autres, notre intervention devra être régressive. Il serait même très désirable qu’il puisse ne s’agir là que d’avances à rembourser par le pays quand sa situation financière le lui permettra.

Pour donner une idée d’ensemble de notre œuvre de collaboration administrative en Syrie, qu’il suffise d’énumérer rapidement le programme de l’aide à apporter à l’activité syrienne.

Déjà, pour les grands travaux publics, il a été dressé un plan d’améliorations de toutes les voies de communication qui permettront la mise en valeur du pays. L’importante question des ports a été abordée.

L’enseignement, qui ne négligera pas l’étude du français, portera aussi sur celui de la langue arabe, à laquelle tiennent beaucoup les Syriens. Il continuera à profiter des avantages offerts par les nombreuses œuvres scolaires, qu’il conviendra d’aider sans les prendre entièrement à la charge de la France. Il suffira de les ordonner et souvent de les répartir plus équitablement. On créera des écoles primaires, en se réservant de porter plus tard l’effort sur l’enseignement supérieur, déjà très solidement représenté par les Facultés de Droit et de Médecine de caractère privé existant, et qui ont fait leurs preuves.

Sans anticiper sur les lignes qui seront consacrées à la mise en valeur économique du pays, il faut noter qu’un facteur essentiel en sera l’enseignement professionnel et les expériences démonstratives agricoles ou industrielles. Le Haut-Commissaire a déjà exprimé son désir de rétablir, à Damas en particulier, les anciennes industries de la verrerie, des étoffes, de la marqueterie, de la céramique, des incrustations de métaux, qui pourront y être ressuscitées, grâce à la survivance d’une main-d’œuvre encore exercée. Il faut accomplir une œuvre analogue à celle qui a été si heureusement menée à bien au Maroc sous la haute inspiration du général Lyautey, par M. Tranchant de Lunel, dont un voyage en Syrie a déjà été signalé, ce qui est du meilleur augure.

Pour les œuvres d’hygiène et d’assistance, il suffira de poursuivre ce qui a déjà été si bien commencé.

La réorganisation de la Justice prend une importance capitale dans les préoccupations de ceux qui ont la charge d’appliquer en Syrie le mandat français. Une commission d’études, aux travaux de laquelle participent des juristes syriens récemment appelés à Paris par le ministère des Affaires étrangères, achève