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de l’Occident sur le Rhin. Chacun pourra choisir son heure. La fatalité du contact et du voisinage amènera bien des rapports à se nouer, et leur fréquence éveillera en chacun de nous une conscience chaque jour plus claire de la nouvelle tâche sur le Rhin. Ce ne sera pas seulement un concours de faits, résultant de l’orientation des vallées et du passage des lignes de chemins de fer, mais une volonté raisonnée de servir la cause française.

Un jour viendra que l’Université de Strasbourg voudra collaborer à ce travail séculaire de fertilisation. Et s’il est vrai que c’est déjà collaborer que de se trouver en parfait accord, conférencier passionné pour l’idée et auditoire assidu à la recevoir, dans la même salle, durant des heures, j’ai le sentiment, dont je souhaite qu’il soit partagé, d’avoir eu autour du moi d s collaborateurs de la première heure : c’est mon auditoire, et je le remercie de m’avoir suivi jusqu’au bout avec une telle amitié, préparant ainsi les nouvelles floraisons franco-rhénanes qua nous appelons comme un gage de paix.

Quand et comment s’épanouira ce printemps du Rhin ? Ce que je sais, c’est qu’une fois encore, par leur action éclairée et efficace, l’Alsace et la Lorraine persuaderont au Génie du Rhin de sortir de la Walhalla qui ne parle ni à son cœur ni à son cerveau.


MAURICE BARRES.